Rapport de la mission du MAEP au CPAbke_2018.docx
Bembèrèkè, le 18 Septembre 2018
Rapporteur: Fofana Rachid TIDJANI, Agent de terrain
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CONTEXTE GLOBAL
Le Projet global : "Centres d'Innovations Vertes pour le secteur agricole et agroalimentaire (Projet destiné pour le Bénin PN 2014.0967.1)" a pour objectif d’améliorer, grâce à des innovations dans le secteur agricole et agroalimentaire, les revenus des petites exploitations agricoles, l'emploi et l'approvisionnement régional en denrées alimentaires dans les communes rurales sélectionnées du Bénin."
L'équipe d'AfricaRice, dans le cadre de ce projet, a pris la responsabilité de rendre accessibles des innovations et possibilités de formations, d'améliorer les systèmes d'appui-conseil agricole et de renforcer le domaine de la formation économique.
Par ailleurs, le gouvernement du Bénin dans sa quête de redynamiser l’appui-conseils aux producteurs, a pris la décision en conseil des ministres du 7 juillet 2018 de mettre en œuvre l’appui-conseil 2ième génération au sein des pôles de développement agricoles.
Ainsi, afin de faciliter cette mise en œuvre, une délégation a été dépêchée par le MAEP dans le but d’identifier les structures, projet, programme, ou même des ONG qui mettent déjà en œuvre ce type d’appui-conseil. C’est dans cet ordre d’idées que nous avons reçu ce mardi 18 septembre 2018, au centre de professionnalisation agricole ladite délégation.
Dans la perspective d’une possible collaboration avec la MAEP pour la mise en œuvre de l’appui-conseil 2ième génération, la délégation a voulu comprendre ce que les centres de professionnalisation agricole offrent concrètement au monde agricole. Ainsi les points suivants ont fait objet d’échanges.
1- Du fonctionnement des CPA
Les centres de professionnalisation agricole de Bembèrèkè et à l’image des 17 autres centres, est un démembrement de la station AfricaRice basée à Cotonou. Ce centre est chargé de diffuser les innovations agricoles élaborées au sein monde paysan. Ce centre électrifié est équipé de mobiliers, d’ordinateurs, d’imprimante, d’un routeur avec une connexion illimitée afin de faciliter les échanges et la transmission des données collectées a AfricaRice. Il est fonctionnel 5jours /7 et 9H de temps par jour ouvrable.
2- De l’appui conseil aux producteurs
Au départ, les innovations ont été élaborées sur 4 spéculations phare à savoir le riz, la mais, le soja et le petit élevage. Ainsi, pour faciliter la diffusion et l’adoption de ces innovations, des jeunes dits professionnels sortis des lycées agricoles ont été recrutés au sein de chaque arrondissement. Ils sont chargés de suivre la mise en place des champs écoles avec à coté un champ témoin. Notons que tous les intrants liés à la mise en place des champs écoles sont fournis aux coopératives. Les résultats que nous avons obtenus étaient au-delà des attentes puisque nous sommes passés
Pour le maïs de 1,2T/ha en pratique paysanne à 2T/ha soit une amélioration de 800kg. (Etapes d’Innovations apportées sont l’utilisation de variétés à haut rendement, le respect de la dose de fumure, la lutte contre la chenille légionnaire)
- Pour le riz de 850kg/ha en pratique paysanne à 3200kg/ha soit une amélioration de 2350kg. (Etapes d’Innovations apportées sont l’utilisation de variétés à haut rendement, la conduite du champ école en Système riziculture intensifiée, l’apport de la fumure minérale)
- Pour le soja de 700kg/ha en pratique paysanne à 1100kg/ha sot une amélioration de 400kg. (Etapes d’Innovations apportées sont l’utilisation de variétés à haut rendement et non déhiscent, l’utilisation de l’inoculum, le sucre en morceaux,). Il faut noter que tous ces groupements ont pu répliquer exactement les acquis du champ école dans leur propre exploitation avec le suivi de l’agent de terrain.
3- De la diffusion et de l’adoption des innovations agricoles
Ici, le réseau a identifié les jeunes déscolarisés qui ont été subventionnés en labour, semence, inoculum, herbicide sélectif. Ces jeunes installés dans tous les arrondissements de la commune vont mettre en place des champs écoles suivis par 5 adoptants chacun. Donc le système diffuse les innovations de la production de soja avec 50 producteurs pour la commune
4- De la plate-forme E-learning
Cette plateforme sert de renforcement de capacités aux élèves, étudiants, professionnels du monde agriculture. Pour y avoir accès, il faut s’inscrire au CPA et lorsque l’information est remontée à la coordination, vous recevez votre identifiant et votre mot de passe qui vous permettront de vous connecter. La validation d’un cours est sanctionnée par l’obtention des badges au cours de l’apprentissage. A ce niveau, l mission du MAEP a véritablement appréciée cette rubrique de E-learning mais à toutes fois émis des doutes sur la capacité des producteurs illettrés à pouvoir y avoir accès.
5- Du système d’information du marché et des prix des produits agricoles
Les informations du SIM peut être utilisées par les agriculteurs pour guider leurs décisions de productions et de commercialisation : choix de quoi, de quand et d’où vendre sur la base des informations de marché. Cette information peut ainsi réduire les risques du marché. En outre, comme la puissance du marché de petit agriculteur est entravée par le manque d’information sur les niveaux des prix et les changements à des points différents de la chaine de commercialisation, le renforcement de l’accès à l’information pour les petits paysans peut améliorer la position de négociation des agriculteurs. C’est dans cet ordre d’idées que nous collectons régulièrement chaque jour de marché les prix des produits agricoles que nous diffusons à travers 17 communes du Bénin.
6- De la pérennisation des acquis
Afin de capitaliser nos expériences et de poursuivre les activités d’appui-conseils, la coordination est dans la dynamique de la création de d’une ONG AFRIS. Ainsi une partie des moyens financiers tirera sa source des produits qui seront stockés au sein de la commune. Au fait nous demandons aux jeunes es déscolarisés de libérer 200kg de soja au CPA qui les a subventionné. Ces produits seront vendus plus tard fin de faire fonctionner les CPA et les prestataires de services.
En conclusion, il faut retenir que nos visiteurs étaient très impressionnés par tout l’arsenal mis en place pour accompagner les producteurs dans leurs exploitations agricoles. Les prestataires de services, les équipements et même les producteurs disponibles pour la diffusion des innovations constituent des atouts pour le réseau. Il répond donc très bien aux aspirations de l’appui-conseils 2ième génération autorisé par le gouvernement béninois en conseil des ministres et ce type de réseau devrait faire école dans les autres communes du Bénin. Il faut par ailleurs noter que si partenariat y devait être nous avons fait une recommandation qui est la facilitation d’accès aux intrants spécifiques Riz, Mais, soja afin que les CPA puissent, dans la mise en œuvre de leur programme rendre également ce service dont les producteurs ont tant besoin.
