Contexte et Justification

Aujourd’hui, le riz est d’une importance capitale dans les habitudes alimentaires des populations béninoises (25 à 30 kg/hab./an, soit 175 000 à 210 000 tonnes l’an). La production rizicole dispose d’un important marché de consommateurs à exploiter si la transformation du paddy et la qualité du riz blanc sont améliorées.

Pour inverser la forte tendance à la dépendance vis-à-vis du riz importé, il urge d’œuvrer pour un accroissement de la productivité du riz de qualité marchande et à un prix compétitif. La synergie d’action entre les différentes activités économiques au niveau des chaînes de valeurs riz serait un atout. Parmi toutes les activités économiques de la chaîne de valeur riz, la rizerie joue un rôle stratégique car c’est l’interface entre les consommateurs et les producteurs.

Pour réussir le modèle d’affaire, une rizerie doit prendre en compte le partenariat avec les autres acteurs de la chaîne de valeurs (semencier, producteur, transformateur, ..) et des prestataires de service financier, commercial et technique. La performance des rizeries est un facteur clé qui limite la production et la productivité de la chaîne de valeur riz.

Groupes cibles

Les groupes cibles sont les meuniers et les partenaires technique et financier (PTF). Pour les meuniers le modèle sera un guide utile pour revoir la planification et l’organisation de leur entreprise et pour les PTF le modèle est capitale dans la planification et le suivi des interventions en vue de contribuer efficacement au renforcement de la chaîne de valeur riz.

Objectif

Objectif général

Augmenter la production et la productivité de la chaîne de valeur riz.

Objectifs spécifiques

  • Développer un modèle d’affaire pour une rizerie démontrant les relations avec les autres acteurs de la chaîne de riz et les prestataires de service financier, technique et commercial.
  • Familiariser les participants avec la méthodologie du « Canevas de model d’affaire » (Business Model Canevas - BMC)

Résultats attendus

  1. Un modèle d’affaire pour une rizerie
  2. Meilleure compréhension des relations entre les différentes activités économiques de la chaîne de valeur riz
  3. Liste des autres activités économiques de la chaîne de valeur riz

Description des Activités 

Activité I : Identification des activités économiques des CVA riz

-        Hiérarchiser les différentes activités économiques de la chaîne de valeur riz selon l’importance économique

-        Revoir la position et le rôle de la rizerie dans la chaîne de valeurs

Activité II : Développement du modèle d’affaire pour une rizerie

-        Introduction dans la méthodologie de « canevas de modèle d’affaire » (Business Model Canevas - BMC)

-        Développement du modèle d’affaire pour une rizerie

Activité III : Synthèse et recommandations

-  Formuler des recommandations pour la suite

-  Disposition de mise en place d’une plateforme de dialogue entre les différents acteurs

-  Élaboration d’un système de communication efficace entre les différents acteurs

Participants à la séance

Institutions

Fonction

1AfricaRicePoint focal CIVA à AfricaRice

2

ATDA  1

Chef Programme Riz

ProAgri-Parakou

Conseillère riz

4

CCRB

Coordinateur

5CCRB/IRIZSecrétaire
6CCRB

Président

DPV

SPQC (att Casmir Danhouegnon)

INRAB

DCRA-sud

9INRAB

R/SPRR

10INRAB

Chargé de semences

11INRAB

C/PTAA

12

Entrepreneur agricole

Ets MANNA (semencier)

13Entrepreneur agricole

Equipementier

14Entrepreneur agricole

PI Bantè

15 

ProCIVA

Assistant technique

Résultats

Liste des activités économiques de la filière riz

 #

Activités économique riz

 #

Activités de soutien

1

Améliorer les variétés

1

Fourniture d’intrant

2

Produire la semence de pré-base

2

Certification du produit

3

Produire la semence de base

3

Confection d’emballage

4

Produire la semence certifiée

4

Fabrication des équipements

5

Produire le paddy

5

Maintenance des équipements

6

Commercialisation du riz paddy

6

Promotion des produits et services

7

Décorticage du riz

7

Transport des produits

8

Transformation du riz paddy

8

Formation et recyclage

8a

Production du riz blanc

9

Approvisionnement d'énergie

8b

Production du riz étuvé

10

Service financier

9

Commercialisation du riz décortiqué

11

Coopératives de service (CCRB)



12

Service de renseignement et de réseautage

Modèle d'Affaire Générale d'une Mini-Rizerie

Partenaires clés (8)

  1. Producteur / OPA - Contrainte II
  2. Maintenancier
  3. Transporteur
  4. Fournisseur d'emballage
  5. Service financier
  6. Semencier
  7. Service d'information sur le marché et la filière de riz

Activités clés (7)

  1. Décorticage et conditionnement
  2. Suivi des producteurs
  3. Comptabilité et administration
  4. Activités commerciales

Proposition de valeur (2)

  • > 2 tonne (G)
  • Remise % (G, D)
  • Disponibilité permanente (G,D)
  • Qualité (G, D)
  • Transport disponible
  • Unité de commercialisation adaptée - 5, 10, 25, 50 kg (G,D)
  • Grains entier, demi-cassé
  • Proximité (G,D,P,C)
  • Service de décorticage
  • Promptitude

Relation client (4)

  • Répertoire des clients (G,D)
  • Téléphone (G,D,C)
  • Contrat (G)
  • Réseaux sociaux (G,D)
  • Foire (G,D,P)

Segments clients (1)

  1. Grossistes (G)
  2. Détaillants / vendeuses (D)
  3. Particulier (P)
  4. Demandeurs de service de décorticage (C)

Ressources clés (6)

  1. Équipement
  2. Marque
  3. Disponibilité d’énergie
  4. Contrats avec les partenaires
  5. La main d'œuvre qualifiée
  6. Fond de roulement - Contrainte I

Canaux de distribution (3)

  • Vente à l’usine
  • Commande
  • Foire
  • Décorticage sur commande
  • Décorticage sur jour fixe

Structure de coûts (9)

Matière première (1) >> Emballage (2) > Main d'œuvre (3) > Energie (4) > Maintenance (5)

Pour décortiquer 1 tonne de paddy et pour obtenir 600 kg de riz il faut compter: paddy 150.000 FCFA, emballage 36.000 FCFA, main d'œuvre 10.000 FCFA et énergie 10.000 FCFA

Investissement - Le cas de Bantè avec une capacité de 4 tonnes / jour: L'équipement coûte 5.000.000 CFA et a une durée de vie de 5 ans.

Amortissement : 1.000.000 CFA par an.

Source de revenue (5)

  • Source : Vente du produit, transport, Qualité (variété)
  • Mode de payement: Espèce (C, P); Mobile Money (D), Cheque (G), Transfert bancaire (G), à crédit

Notes

Coûts des différents produits

ProduitPart habituelle du décorticagePrix (FCFA/kg)
Grain entier60%500
Demi-grain35%300
Brisée5%200
Décorticage
25

Importance relative des segments par rapport au chiffre d'affaire - Le cas de Bantè

SegmentPart du chiffre d'affaire

Grossistes (G)

50 %

Détaillants / vendeuses (D) 30%

30 %

Particuliers (P)

10 %
Demandeurs de service de décorticage (C)10 %

Point de discussion

Quelle stratégie à adopter pour augmenter la capacité de décorticage au Bénin? Faut-t-il une approche décentralisée avec des nombreuses unités de décorticage du type de Bantè (mini-rizerie, 4 tonnes par jour) ou une approche d'installation des grandes usines comme pour l'égrenage du coton? Les aspects suivants ont été abordés sans conclusion:

  • proximité
  • fiabilité de l’approvisionnent en paddy
  • savoir faire requise pour la maintenance
  • dynamique du commerce avec les pays voisin et en particulier le Nigeria

Contraintes principales - Le cas de Bantè

I - Fond de roulement: Au moment de la récolte l'usine ne dispose pas de liquidité suffisante pour acheter et emmagasiner du riz paddy pour assurer un décorticage durant toutes l'année à une capacité de 4 tonnes par jour.  A présent elle décortique 300 tonnes par an. Sous condition optimale, le présent dispositif permettra de décortiquer 800 à 1000 tonnes par an.

II - Approvisionnement en riz paddy: Les producteurs et l'usine n'arrivent pas à respecter leur engagement pour assurer un approvisionnement satisfaisant. Cette contrainte est liée à la première. L'usine n'arrive pas à acheter la production à défaut d'espèce. Les producteurs ont tendance de vendre le riz paddy aux commerçants venant du Nigeria (et du Niger) à bas prix juste après la récolte pour satisfaire leur besoin immédiat en cash.

Qualité du riz décortiqué

Les clients sur le marché local  sont prêts à payer plus pour un produit de qualité. Un exemple est la variété Orilux qui se vend à 700 FCFA par kg, 200 FCFA de plus que les variétés ordinaires comme le IR841. Malheureusement le rendement de cette variété dépasse difficilement les 3 tonnes à l’hectare.

Pour les commerçants du Nigeria la qualité n'as pas d'importance. Leurs usines sont plus sophistiquées et permettent de conditionner le riz pour satisfaire leur clientèles. C'est une raison pour les producteurs de cultiver des variétés avec des rendements élevés. 

Pertinence de la méthodologie "Business Model Canevas" (BMC) et quelques conseils

Utilité du BMC

Par rapport aux autres activités de la chaîne de valeur riz, le décorticage est une activité économique relativement complexe. Le canevas a facilité la structuration du travail et a permis de guider les discussions sans se perdre dans les détails. Le BMC a permis de développer un modèle d'affaire général d'une (mini) rizerie en quelques heures. Les participants ont jugé que la méthode est efficace. Le modèle sera utile quand il s'agit de développer des projets pour l’établissement ou l’amélioration des (mini) rizeries. Il pourra être aussi utile dans le cadre d'une évaluation ou du suivi.

Préparatifs

Il est important que les participants étudient le guide " BMG dessine moi un soulier.pdf " avant leur arrivé. Il est utile de tracer un grand canevas vierge bricolé de 5 feuilles de flipchart (63.5 x 77.5 cm)  bien visibles avant la séance. Il est conseillé d’interrompre la session pour 15 minutes pour permettre aux participants de relire les premiers 10 pages avant de faire une introduction brève des points clés de ces pages et de présenter les 9 étapes de la démarche sur la page 10. Il faut des dessinateurs, un sectaire et de petits matériels de bureau (jeu de feutre, carte de différentes couleurs et scotch des peintres). Il faut nommer un modérateur qui guide le débat et facilite le développement du modèle. 5 heures de travail concentré et discipliné ont suffi pour faire ce travail.

Modérateur

La modération est délicate due à des différences de compréhension des définitions et termes. Par exemple au niveau des "Partenaires clés" la distinction entre un fournisseur simple et un partenaire n'est pas évidente. On s'est entendu qu'un "partenaire clé" est une personne avec laquelle on a une relation contractuelle et qui fournit régulièrement un service ou un produit essentiel. En fait, il s’agit souvent d'une sorte de sous-traitance.

A plusieurs niveaux (étapes), les participants ont eu la tendance d'aller trop dans les détails et d'oublier des aspects importants. Au niveau des "activités clées", par exemple, ils ont tenté de citer toutes les opérations du décorticage à cause de leur rapport par rapport à la quantité de travail. Par contre ils oublient des activités qui ont un impact considérable sur les revenus comme l'administration, la commercialisation et l'étude du marché. Il est utile de rappeler aux participants de temps en temps que l’augmentation des revenus doit être au centre des réflexions et non l'effort. Les activités clées sont alors les activités qui ont un impact considérable sur les revenus. 

Une bonne définition des différents "segments de client" et de la "proposition de valeur" du point de vue des clients au début de la séance est la clé du la réussite de la séance. Quels sont les problèmes et besoins de chaque segment de cillent? Qu'est qu'on offre pour les intéresser? Quelle sont les choses pour lesquelles ils sont prêts à payer? L’expérience suggère que les deux premières étapes (neuf au total) peuvent consommer 30% à 50% du temps disponible.

Composition du groupe

Il faut éviter d'inviter plus de 12 à 15 personnes pour être efficace. Pour développer un modèle général de ce genre, la présence de deux à trois acteurs avec une expérience pratique professionnelle est indispensable. La présence d'un représentant des partenaires clés est avantageux. La participation des experts de la chaîne de valeur avec une connaissance avérée de la pratique locale est importante.

Recommandations

  1. Utiliser le modèle économique comme outil lors de l’installation des nouvelles mini rizeries du PNDF riz.
  2. Développer des modèles pour les autres activités économiques de la filière
  3. Développer des stratégies de financement (appui au CCR-B et l‘IFRIZB)
  4. Plateforme : INRAB, ATDA 1, DPV pour le lead – inclure les absents
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