Les conditions de transport des volailles sont toujours très pénibles depuis le lieu de collecte jusqu'aux consommateurs et seraient responsables de pertes assez lourdes, quoique difficilement chiffrables et sans doute variables selon les époques de l'année. Les collecteurs à bicyclettes ou à vélomoteurs attachent les sujets par les pattes, en grand nombre à leur guidon ou entassées dans des cages et parcourent des distances de 30 à 100 km avec la volaille soumise à l'action du soleil, de la pluie, du choc et du vent en fonction des saisons.

Les volailles sont aussi entassées dans des cages sur le toit des automobiles ou des camions pour de longs voyages au cours desquels elles ne sont ni alimentées ni abreuvées. Ces conditions de transport entraînent des mortalités importantes par manque d'air mais aussi parfois à l'effet des stress. Ces pertes, lorsqu'elles augmentent contribuent à hausser les prix de vente au consommateur.

Les conditions de stockage sont également rudimentaires. Les marchés à volailles de brousse ou de ville ne sont jamais équipés de parquets de repos avec mangeoires et abreuvoirs. Il faut signaler également que les cages de stockage ne sont jamais désinfectées ni nettoyées, ce qui constitue un milieu malsain pour les différentes espèces et favorise une propagation de certaines maladies.

Les produits avicoles continuent à être onéreux dans la plupart des pays en développement, spécialement en Afrique. Le système de commercialisation est habituellement informel et pauvrement organisé. Les consommateurs préfèrent généralement œufs et viande de volaille provenant de troupeaux indigènes, plutôt que les produits des animaux issus des fermes commerciales.

L'existence d'un marché local pouvant offrir de bonnes opportunités de vente et des facilités de transport appropriées sont des préalables essentiels au développement de l'aviculture familiale. Comme la plupart des consommateurs possédant un pouvoir d'achat suffisant habitent en ville, l'intensification de l'aviculture sera d'abord initiée en régions péri-urbaines ou, du moins, dans des zones possédant une bonnes infrastructures routières.

Les vendeurs et colporteurs traditionnels qui acheminent œufs et volailles dans les villages, facilitent la commercialisation des produits avicoles familiaux dans la majorité des pays en développement. De telles structures traditionnelles sont bien souvent négligées, court-circuitées ou critiquées. Il existe, dans certains pays, une tendance regrettable à utiliser les services de vulgarisation gouvernementaux pour la commercialisation des produits de l'aviculture familiale. Ceci devrait être découragé car cette option n'est pas durable.

Planification de la production avicole

Pour un meilleur développement de l'aviculture et une amélioration de la commercialisation, des propositions s'avèrent indispensables. Il s'agit notamment:

  • d'améliorer la production et
  • d'améliorer le système de commercialisation traditionnel.

Amélioration de la production

Cette action repose sur deux facteurs, qui contribueront à réduire les pertes et à augmenter l'effectif du cheptel, que sont:

  • Les actions d'ordre sanitaire: ils apparaissent comme prioritaires et préconisent l'établissement d'un programme minimum de vaccination contre la maladie de Newcastle et la variole aviaire sans oublier les traitements antiparasitaires internes et externes;
  • Les actions d'ordrezootechnique: ces actions doivent obligatoirement accompagner et completer les actions sanitaires. A ce niveau, il faudra accorder plus d'importance aux animaux, leur offrir un habitat adéquat, améliorer la gestion de l'élevage, mettre en quarantaine de la volaille nouvellement acquise, améliorer le format des produits par l'introduction dans le cheptel de coqs géniteurs de race améliorée et améliorer l'alimentation et l'abreuvement.

Amélioration du système de commercialisation traditionnel

Cette amélioration portera sur:

  • L'amélioration des conditions de transport et de stockage qui influent beaucoup sur la qualité de la viande et le coût de commercialisation
  • L'amélioration des circuits commerciaux du fait de leurs nombreuses ramifications influençant le prix de vente des oiseaux.
    • Les circuits commerciaux doivent faire l'objet d'une réorganisation par la suppression de certaines étapes, car chaque intermédiaire voulant gagner un profit.
    • La marge bénéficiaire du collecteur primaire est faible alors que le commerçant réalise des bénéfices importants. Nous pensons que la mise en place de coopératives de ventes serait bénéfique. Les producteurs devront s'organiser en coopératives ou en groupements.
    • Ces coopératives assureront la collecte primaire et la vente des produits d'élevage
    • Les coopératives auront une marge bénéficiaire à ne pas dépasser, ce qui permettrait aussi au consommateur de ne pas être lésé
  • Pour une bonne conduite/gestion de l'élevage, la planification de la production s'avère nécessaire. L'une des stratégies à adopter pour ce faire consisterait à séparer les poussins de la poule. Ceux-ci, logés à part dans des cages doivent recevoir une bonne alimentation et on veillera aussi à leur vaccination et à leur déparasitage. La poule qui est ensuite mise à la disposition du coq peut commencer la ponte deux semaines après l'éclosion. Dans un poulailler, pour bien assurer la ponte, la ratio coq/poule retenue est de 1 sur 8 à 12 et les coq supplémentaires doivent être éliminés, vendus/consommés.

Figure 1 : Circuit de commercialisation de volaille
Les actions à poser au niveau de la commercialisation devront se réaliser à moyen terme et compte tenu de ce qui a été dit plus haut, nous pensons que la construction d'un abattoir de volailles à long terme permettra de réduire beaucoup et d'alléger les circuits commerciaux.