Introduction

L'arachide (Arachis hypogaea), également appelée cacahuète ou cacahouète est une plante de la famille des légumineuses (Fabacées) cultivée pour ses graines oléagineuses. Elle est d'une grande importance notamment dans les domaines de l'industrie, de l'alimentation humaine et animale. Ce cours présente des caractéristiques de l'arachide et les étapes de sa production.

L'arachide (Arachis hypogaea L.) est une plante de la famille des légumineuses et de la sous-famille des papilionacées. Cette plante est cultivée pour ses graines riches en lipides et en protéines. Elle peut être consommée crue, bouillie, grillée ou transformée en sauce ou en galettes après extraction de l'huile. Il existe deux groupes d'arachide : l'arachide d'huilerie et l'arachide de bouche. L'arachide de bouche peut servir à la transformation de beurre, de pâte, de farine et de confiture et à nourrir les animaux de compagnie. Si la culture de l'arachide d'huilerie est un peu répandue au Bénin surtout dans sa région centrale, la culture de l'arachide de bouche n'a commencé qu'à titre expérimental, comme culture de rente à partir de 2001, dans les communes de Ouessè et de Tchaourou. L'arachide de bouche peut constituer une importante alternative en matière de revenus complémentaires pour les agriculteurs et organisations professionnelles.

En Afrique de l'Ouest, l'emploi de semences d'arachide de haute qualité est un des moyens les plus efficaces pour améliorer la productivité de la culture. Au Sénégal, on estime que les semences sélectionnées interviennent pour 35% dans le gain de productivité escompté. La semence doit être garante de la stabilité génétique de la variété (Mayeux et al., 1997). L'arachide est un bon précédent pour les céréales, surtout le maïs. Elle peut aussi être produite sur une jachère. Elle préfère les sols bien meubles dépourvus de concrétions latéritiques ou d'affleurements rocheux. Il faut éviter les sols lourds qui frisent l'hydromorphie et qui s'engorgent facilement.

L'arachide a un faible coefficient de reproduction : il faut, selon les variétés et la qualité des semences, 80 à 160 kilogrammes de gousses, parfois plus, pour ensemencer un hectare. Compte tenu des rendements moyens des cultures, le coefficient de multiplication est rarement supérieur à 10 et, pour des niveaux de multiplication s'adressant à des agriculteurs peu encadrés ou à faible technicité, il peut descendre à 8 ou au-dessous si d'autres facteurs défavorables interviennent (sécheresse par exemple). Cela signifie que, chaque année, au moins 10% des superficies cultivées en arachide doivent être consacrés à la semence, ce qui est considérable (Mayeux et al., 1997).

L'arachide est une légumineuse annuelle de 30 à 70 centimètres de haut érigée ou rampante. Ses feuilles sont composées de deux paires de folioles opposées au bout d'un pétiole inséré sur des ramifications alternes ou séquentielles.

Ses fleurs jaunes ou orangées, prennent naissance à l'aisselle des feuilles

La base de l'ovaire fécondée s'allonge pour former un pédoncule appelé gynophore. Ce gynophore s'enfonce dans le sol où se forme le fruit (gousses) composé d'une coque contenant 1 à 4 graines. Son système racinaire pivotant :

  • permet d'explorer un volume de sol important
  • porte des nodosités fixatrices d'azote atmosphérique lui permettant d'enrichir le sol en azote

Description de groupe cible

Cette fiche est destinée à renforcer les capacités techniques des Jeunes Professionnels (JP) qui, à leur tour, apporteront l'assistance technique appropriée aux promoteurs d'activités liées à la chaine de valeur arachide. Ce sont des agriculteurs qui s'investissent dans la production d'arachide et toutes personnes impliquées dans la transformation ou les transactions d'arachide dans les zones d'intervention du ProCIVA au Bénin.

Description du modèle de ''champ école''

Le "champ école" sera un lieu d'apprentissage pour les agriculteurs et toutes personnes désireuses d'améliorer ses connaissances en matière de promotion de la chaine de valeur arachide dans les zones d'intervention de ProCIVA. Le champ école sera animé par une équipe pluridisciplinaire de formateurs (experts, vulgarisateurs et techniciens ProCIVA). Ils auront à charge de former sur l'ensemble des thématiques portant sur le développement de l'arachide sur les différents sites. La périodicité des apprentissages (1 semaine à 2 semaines) sera définie selon les saisons et feront l'objet de planification à établir avec l'appui des experts en la matière sur chaque site et de concert avec les organisations de producteurs et leurs faîtières d'une part et le personnel d'encadrement et l'administration du projet d'autre part pour harmoniser au mieux les besoins de formations/apprentissage exprimés par les bénéficiaires et les objectifs d'apprentissage définis par le projet. Ces champs écoles (Nacro, 2012) offriront un ensemble de solutions pertinentes liées à la culture saine (lutte culturale), préservation des ennemis naturels (lutte biologique) et observations régulières des cultures (analyse des données). Les agriculteurs par ces formations deviendront des experts dans leurs propres champs (développement de ressources humaines). Ces formations participatives en gestion intégrée de la production et des prédateurs de cultures à travers les champs-écoles des producteurs, respectera les normes définies par la FAO en 1995 (Nacro, 2012). Toutes les phases seront observées dans la démarche d'animation de ces "champs écoles" depuis la planification des activités jusqu'à l'évaluation en passant par la sélection des producteurs. Une place sera faite, pendant la mise en œuvre, au renforcement des capacités des organisations paysannes. Les organisations et structures allant dans le sens de la défense des intérêts des promoteurs pourraient être suscitées par les formations participatives de leurs membres mais aussi par l'amélioration de leurs liens avec l'extérieur (Dugué et al., 2012) . Le développement du champ école bénéficiera des appuis récurrents de l'expert pour la conduite du Farmer-Field School (FFS) sur le terrain afin d'appuyer tel ou tel aspect du processus.

Un suivi-évaluation rigoureux sera entrepris à toutes les étapes du processus avec les indicateurs définis en vue d'apprécier la bonne exécution des activités planifiées. Les suivis seront récurrents et se dérouleront aussi bien à l'interne qu'à l'externe. Les suivis internes seront entrepris par des équipes du ProCIVA et d'Africa Rice. Des suivis externes pourront provenir de la GIZ pour apprécier le fonctionnement de la démarche de ''FFS''. Des missions de suivi-évaluation peuvent également être confiées à des auditeurs ou des experts dans chacune des thématiques sur la culture et le développement de l'approche ''FFS''. Il s'agira globalement de suivre l'évolution des indicateurs clés de performance et évaluer leur pertinence en rapport avec les objectifs. Aussi, sera-t-il question d'examiner les facteurs générateurs d'écarts importants et de proposer des mesures correctives ou envisager les orientations nouvelles requises pour améliorer les indicateurs définies.
Des formations seront organisées sur les champs écoles et porteront notamment sur les thèmes :

  • le Farmer Field School (FFS) : objectifs et contenu de l'approche
  • introduction à l'analyse de l'agroécosystème (AAES)
  • élaboration d'un programme et exemple type
  • éducation Non Formelle : principes et comparaison avec l'Eduction Formelle
  • modérateur/Facilitateur : aptitudes, rôles et qualités

Cette formation sera intercalée d'évaluations avec des contenus et des objectifs peuvent se résumer comme suit :
Elles sont d'une importance capitale. Les évaluations seront réalisées au cours de la formation et seront de trois ordres : évaluation initiale, évaluations de fin de journée et évaluation finale.
Au début de la formation, une évaluation initiale selon les principes du "Ballot box" ou évaluation par les urnes et permettra d'apprécier les connaissances de base des participants, afin de mettre davantage l'accent sur les points faibles des groupes-cibles.
A la fin de chaque journée, une évaluation sera faite. Elle a pour but d'amener les participants à mentionner ce qu'ils ont pu gagner au cours de la journée en matière de connaissances et les sujets qui ne retiennent pas leur attention, avant de procéder à la planification des activités de la journée suivante.
A la fin de la formation, une évaluation technique (finale) et une évaluation générale seront réalisées. La première se réalisera suivant le système de ''ballot box'' et la deuxième portera essentiellement sur l'organisation de la formation, les logistiques et les thèmes développés.

Description des étapes et méthodologies d'application des innovations en vue de l'atteinte des objectifs de l'activité économique

L'arachide est une plante presque strictement autogame, ce qui facilite la production de semences en particulier et sa production en général, le maintien de la pureté variétale au cours des diverses phases de la multiplication ne présente pas de difficultés spéciales, du moins théoriquement (Mayeux et al., 1997).

Préparation des semences

Les semences sont conservées ou achetées en coque afin de conserver le plus longtemps possible leur protection naturelle. Le décorticage mécanique à l'aide d'appareils rudimentaires ou mal réglés brise une proportion non négligeable des graines. Le décorticage manuel est préférable, il peut être effectué en saison morte par la main-d'œuvre familiale. Il faut prévoir 10-15 kg par jour et par personne de graines triées. La vérification de la qualité semencière peut être effectuée par un test simple de germination sur sable humidifié et comptage des graines germées au bout de 4 jours. Un lot destiné à être utilisé comme semences doit présenter un taux de germination de 85% au moins.

Préparation du sol - 060402

Choisir un terrain n'ayant pas porté d'arachide la saison précédente. Il est important den brûler ou évacuer les débris végétaux et effectuer un passage croisé de houe dès que le sol aura été mouillé par une pluie. Le labour est indispensable dans le cas de sol lourd ou de présence d'herbes vivaces. Le billonnage traditionnel est justifié sur des sols gravillonnaires ou peu profonds et peu perméables ou exposés au ruissellement. Un labour à plat suivi d'un pulvérisage croisé ou un billonnage peut aussi être envisagé selon le mode de culture de la localité.
Il fat éviter les terrains où il y a trop de cailloux, peu fertiles ou à pentes trop forte ou nouvellement défrichés ou qui sont restés en jachère pendant une trop longue période (plus de 5 ans). Eviter également les sols où il ya trop d'arbres, (plus de 40 pieds à l'ha ou contenant trop d'argile et qui s'inondent vite ou ayant reçu une culture de voandzou ou d'arachide. Dans le cas de la production de semences d'arachide de bouche, il faut respecter un isolement d'au moins 25 mètres c'est-à-dire tout autre champ d'arachide doit être éloigné de 25 m au moins.
En plus de ces conditions minimales, une pluviométrie minimum comprises entre 450 et 700 mm, bien répartie sur une période de 4 à 5 mois est nécessaire pour assurer un bon développement des plants d'arachide.
La préparation du sol  après un bon nettoyage du terrain consiste en un labour propre et profond de 10 à 15 cm, à la culture attelée ou au tracteur. Lorsqu'on cultive à la houe, il est recommandé de réaliser des labours au sommet aplani et perpendiculaires à la grande pente (si le sol est en pente).

Semis - 06050108

La date de semis doit tenir compte du cycle de la plante, des pluies et d'autres paramètres climatiques. Il faut semer le plus tôt possible sur un sol bien humide.
En zone de savanes sèches, le semis est effectué traditionnellement après la première pluie de 20mm au moins après le 30 juin.
Respecter des écartements moyens de :

  • 60 x 15 cm (110 000 pieds/ha, 50-60 kg de graines/ha) pour les grosses graines de type Virginia et
  • de 40 x 15 cm (170 000 pieds/ha, 50-60 kg de graines/ha) pour les petites graines de type Spanish ou Valencia

La valeur culturale est le poids de graines nécessaire pour ensemencer un hectare. Elle se situe entre 120 et 150 kg/ha de coques, selon la variété et la qualité des semences. Il existe des semoirs ''monorangs'' à traction animale permettant de semer un ha en 8 heures contre 10 hommes/jour par hectare pour le semis manuel. On distingue Il existe également des semoirs plus élaborés ''multirangs'' et des semoirs plus simples.

Densité de semis

  • variétés érigées : 0,40 m x 0,15 m soit 167 000 plants/ha environ
  • variétés étalées : 0,40 m x 0,20 m soit 125 000 plants/ha environ

Prévoir environ 60 à 70 kg d'arachide coques par hectare.

Choix de la Semence

Les variétés productives d'arachide

  • TS 32-1 : Cycle court (90 jours)
  • ICGV SM 8545 : Cycle court (90 jours)
  • 69-101 : Cycle long (120 jours)
  • RMP 12 : Cycle long (135 jours).

Le rendement potentiel de ces variétés est de 2,5 Tonnes à l'hectare si les recommandations ont été bien suivies et appliquées.

Période de semis 

  • au nord du Bénin : fin mai-début juin
  • au Centre du Bénin : juin
  • au Sud du Bénin : les variétés de bouche et les variétés précoces sont semées en avril. Mais pour obtenir de bonnes semences, il faudra procéder aux semis durant la seconde saison pluvieuse vers fin août.

Désherbage Chimique

Appliquer juste après le semis (moins de 24 heures après ce dernier) sur un sol humide de l'herbicide COTODON à raison de deux (02) litres par hectare mélangé dans quarante (40) litres d'eau à pulvériser sur la parcelle. Tout autre herbicide recommandé peut être aussi utilisé en se conformant à la notice d'utilisation.

Fumure 

Fumure de fond uniforme de TSP 46% de P2O5 à la dose de 60 à 100 kg/ha. On pourrait accroître cette application à 150 kg/ha de TSP si le sol est véritablement en baisse de fertilité.
Il faudra épandre l'engrais après labour et pulvériser ensuite. Une fumure minérale légère améliore la productivité de l'arachide. Un ajout de fumure calcique corrige l'acidité des sols et améliore la qualité technologique du produit (semences et arachide de bouche).

Les fumures préconisées sont composées de super-phosphate triple (60 à 100 kilos par hectare) ou d'engrais coton selon disponibilité. On pourrait aussi ajouter du sulfate de potassium (K2SO4) à raison de 50 kg/ha. Il est recommandé d'épandre les engrais à la volée juste avant le labour. Au cas contraire, les appliquer en poquet ou en bandes et enfouir 15 à 20 jours au plus tard après le semis. L'utilisation d'engrais diminue à cause de la dégradation des structures et dispositifs d'aide au monde rural (crédit, subventions, sociétés de développement) alors que la réduction des jachères conduit à une chute de la fertilité des sols.

Désherbage manuel

Deux sarclages obligatoires et un désherbage au besoin sont recommandés pour l'arachide. Un ou deux binages ou un rebillonnage sont suffisants pour un sol préalablement labouré ou billonné. Lorsque l'arachide est cultivée à plat sans labour plusieurs interventions sont nécessaires selon la virulence de la flore. Le premier binage:

  • est important car la jeune plante est très sensible à la concurrence des adventices
  • devrait être effectué à la main

On veillera à partir du 40e jour à ne pas déterrer les gynophores. L'utilisation raisonnée d'herbicides de préémergence en combinaison avec le travail du sol permet de retarder le premier binage mais la nécessité d'ameublir le sol au moins une fois au cours du cycle demeure.

Irrigation

C'est un mode de production coûteux réservé surtout à l'arachide de bouche d'exportation et à la sécurisation du capital semencier. L'irrigation d'appoint permettant d'intervenir en période de stress hydrique ou de sensibilité maximale, conduit souvent à une amélioration substantielle de la productivité y compris qualitative. L'irrigation est préférée dans le cas de l'utilisation de variétés tardives à forte productivité.

Traitements phytosanitaires

L'arachide est sensible à des maladies et ravageurs divers contre lesquels l'agriculteur se protège en :

  • utilisant des variétés tolérantes ou résistantes
  • appliquant des mesures agronomiques préventives d'efficacité partielle
  • recourant aux traitements chimiques aux deux extrémités du cycle:
    • le traitement fongicide des semences et
    • le traitement insecticide des stocks individuels ou collectifs.

En cas de forte pression parasitaire des aphides (Aphis craccivora), caractéristique de la persistance d'une longue poche de sécheresse, il faut traiter systématiquement le champ pour limiter l'apparition d'Aphid Borne Mosaic, une virose transmise par les semences. Le Malathion ou tout produit organophosphoré est recommandé contre les aphides.

La lutte contre les maladies foliaires coûte cher, il est conseillé de faire les semis précoces pour lutter contre la rouille et la cercosporiose.
En ce qui concerne le cas particulier de traitement des semences, pour pallier les dégâts d'insectes du sol et les fontes de semis, les semences d'arachide, avant d'être mises en terre sont traitées avec un produit de traitement de semences, afin de les protéger contre les champignons et autres agents pathogènes du sol puis d'assurer une bonne densité de levée de la culture.
Il est recommandé d'effectuer un enrobage à sec des graines de semences avec un produit fongicide auquel on ajoute parfois un insecticide à titre répulsif
L'opération s'effectue:

  • soit par brassage manuel dans une bassine
  • soit dans un tambour mélangeur constitué d'un fût posé sur un trépied actionné par une manivelle servant d'axe décentré

Epuration

Il faut régulièrement passer dans la parcelle pour dégager les éventuels plants hors-types et les plants malades surtout lorsqu'il s'agit de multiplication de semences d'arachide.

Récolte

La récolte de l'arachide est suivie du séchage et du battage, l'ordre de ces deux opérations pouvant être inversé. Elle ne peut être retardée pour attendre que tous les fruits (gousses) soient murs à moins de s'exposer à de grosses pertes. Le choix de la date de récolte est un facteur important pour l'obtention d'une bonne production.
Démarrer la récolte dès que 80% des gousses sont arrivées à maturité (gousses assez dures avec une coloration brune à l'intérieur). 

Conservation

Les plants récoltés doivent être mis en bottes ou en tas, les gousses orientées vers le ciel.Laisser sécher les gousses en place pendant une semaine puis égousser. Laisser les gousses bien sécher au soleil sur une aire de séchage pendant une à 2 semaines avant de procéder au stockage. Le taux maxima d'humidité recommandé pour le stockage longue durée de l'arachide est de 7%. Stocker dans des sacs de jute rangés sur palettes dans une salle bien aérée. Ne jamais stocker à même le sol. 

Séchage

En cultures traditionnelles il faut:

  • sécher mettre en meules au bout de deux jours, gousses vers l'intérieur en aménageant une cheminée centrale d'aération
  • laisser au moins trois semaines

En climat humide

  • opérer un séchage sur perroquet ou sur un bâti surélevé
  • finir le séchage en couches minces sous abri

Un séchage artificiel peut être conduit dans des séchoirs en respectant les règles suivantes :

  • hauteur optimale : de 0,6 m pour 35 % d'humidité à 3 m pour 20 % d'humidité
  • ne pas dépasser 35 degrés pour l'air soufflé à travers la masse ou ne pas dépasser de 5 degrés la température ambiante
  • adopter un débit moyen compris entre 300 et 600 m3/h et par m3 d'arachide

Procéder en deux temps :

  • une phase rapide
  • et une phase lente de finissage

Égoussage

En culture traditionnelle, l'égoussage manuel aboutit à un produit parfait et préserve les fanes. Des bâtons, fléaux et divers types de batteuses mécaniques inspirées des batteuses à riz peuvent être utilisés. Il faudra ensuite vanner pour séparer les gousses des brisures et ou autres déchets. Des batteuses mobiles ou à postes fixes sont utilisées dans les pays de culture mécanisée. Des précautions particulières seront prises pour traiter les semences et l'arachide de bouche.

Stockage

Le stockage individuel pour les semences et l'auto-consommation est aléatoire après décorticage
Le stockage collectif, villageois ou industriel est toujours préférable. L'opération de stockage devra obéir aux règles suivantes :

  • s'assurer de la propreté et du séchage suffisant des coques à traiter
  • procéder si possible à une désinsectisation au gaz toxique sous bâches
  • nettoyer et désinsectiser préalablement le magasin et les sacheries
  • poudrer avec un insecticide au moment du stockage (vrac) ou du remplissage des sacs et faire un poudrage final de couverture
  • utiliser des sacs de jute, en polypropylène ou des silos en béton (gros volumes)
  • effectuer un contrôle par échantillonnage toutes les trois semaines
  • contrôler les attaques de rongeurs et utiliser des répulsifs ou des appâts anti rongeurs pour protéger les stocks

Gestion des stocks

Prevention

  • utilisation de structures de stockage adéquates
  • hygiène pendant le stockage
  • inspection stock au moins une fois par mois 

Lutte contre les insectes de stocks

Produits à utiliser:

  • traitement des structures de stockage : K-Othrine liquide (deltaméthrine) et Actellic liquide (pyrimiphos méthyl)
  • pour le traitement des produits en stocks:
    • actellic super (pyrimiphos méthyl + cyperméthrine et Sofagrain (pyrimiphos méthyl + deltaméthrine)
    • pour les produits en stock utiliser 50 g de poudre de Sofagrain pour 100kg de produit.

On pourrait également utiliser d'autres produits de conservation recommandés par les services phytosanitaires et dans tous les cas, se conformer à la notice d'utilisation du produit.

Les besoins en matériels et main d'œuvre spécifiques et leur coût

Les besoins en matériels nécessaires sont présentés dans le tableau 1. La main d'œuvre est essentiellement constituée et en priorité par les apprenants auxquels il est offert une collation/entretien au cours des travaux. Il peut être envisagé le recrutement d'une main d'œuvre externe dans les cas extrêmes. Dans ce cas, les conditions sont étudiées ensemble avec les apprenants qui s'entendent sur les modalités dans ce sens. Il faudra en tout cas limiter les débours et compter autant que faire se peut sur l'investissement humain des apprenants ou les ressources propres voire la dynamique du groupe.

Planning de travail au niveau du champ école

Le programme d'une journée de FFS ou "Champ école" s'articule autour de quatre points :

  • la théorie
  • la pratique
  • le dynamisme de groupe
  • les jeux de divertissement

Le programme porte essentiellement sur les points ci-après :

  • mise en œuvre de la planification
  • aménagement du temps pour rester dans la durée
  • prise en compte de la phénologie de la culture pour faire la planification
  • ponctualité
  • évaluation de la journée
  • planification de la séance suivante

Le tableau suivant illustre un exemple-type de programme de ''Champ école'' et du matériel nécessaire pour la mise en oeuvre de la démarche ''champ école''.

Tableau 1: Exemple type de programme d'activités de FFS

Horaire

Activites

Objectifs

Materiels

Responsables

8H-8H30

  • prière
  • présence
  • présentation du programme de la journée
  • Implorer grâce divine
  • Contrôle présence
  • Prendre connaissance programme activités


  • liste
  • crayon; bic; feuille de programme; tableau; bâton pointeur; etc.

PAX/FAX (star)

8H30-10H30

  • AAES
  • Connaître la différence entre ravageurs et ennemis naturels
  • papier conférence; cahier; sachets; mètre; crayon; tableau; marqueur; loupe; lame; etc.

PAX/FAX

10H30-11H00

  • Travaux au champ
  • Mettre plus éléments nutritifs à la disposition de la culture;
  • Eviter la concurrence et rendre disponibles éléments nutritifs
  • houe; extraits aqueux botaniques; produits de synthèse; appareil de traitement, seaux; savon; eau; etc.

PAX/FAX

11H00-11H10

  • Jeu de divertissement/Animation
  • Rompre la monotonie
  • sifflet

PAX/FAX

11H10-11H50

  • Thèmes spécifiques: Gestion des mauvaises herbes
  • Contrôle des mauvaises herbes
  • Marqueur; feuilles, tableau, spécimen

PAX/FAX

11H50-12H30

  • Dynamisme de groupe
  • Susciter chez les participants l'esprit de concurrence et d'émulation
  • Sifflet et autres en fonction du sujet choisi

PAX/FAX

12H30-13H00

  • Evaluation de la journée
  • Planification de la séance suivante
  • Prière de clôture
  • Expériences de la journée
  • programmation activités
  • Grâce divine
  • feuilles, marqueur;
    tableau

PAX/FAX

(star) : PAX : Apprenants, FAX : Facilitateurs

Une fois par semaine et très tôt le matin les participants se retrouveront sur le site pour l'exécution des activités suivant le planning.

La formation "Champ école" couvre tout le cycle de la culture et a pour objectifs de :

  • accroître la productivité de la culture
  • produire de façon saine,
  • protéger les ennemis naturels des ravageurs de la culture,
  • faire des producteurs des experts dans leurs propres champs,
  • réduire le coût de production aux paysans et maximiser les profits, et
  • favoriser l'interaction des paysans

La formation sur l'approche "champ école" débute par l'élaboration d'un questionnaire.

Ce questionnaire est élaboré suivant la méthode de "ballot box test" et permet aux facilitateurs d'évaluer le niveau de connaissance des participants (au début et à la fin de la formation) sur la culture (soja).

Au terme de la formation et sur la base de l'évaluation finale des attestations sont distribuées aux participants.

Les objectifs de l'approche sont :

  • contribuer á la sécurité alimentaire et sanitaire (produits sains)
  • permettre une meilleure connaissance de la culture et de son environnement
  • réduire la dépendance des paysans vis-à-vis des intrants extérieurs
  • augmenter les revenus des producteurs
  • rendre les producteurs capables d'identifier les problèmes liés à leurs cultures
  • réduire les effets néfastes des pesticides sur la santé et l'environnement

Principes de l'approche FFS

  • travail en petits groupes de 5 à 6 personnes encadrés par un facilitateur
  • formation de longue durée basée sur le cycle végétatif de la culture (soja)
  • analyse Agro-Eco-système (AAES) de la culture
  • recherche-Développement en milieu paysan

Il sera par ailleurs procédé au cours du processus de mise en œuvre à un inventaire exhaustif du matériel requis pour l'exécution du IPM/FFS (Integrated Pest Management) selon la démarche ''Champ école''.

Budget prévisionnel de la formation

Le budget de la formation sera élaboré selon les spécificités de la culture (arachide), du calendrier de déroulement des rencontres, de la connaissance des apprenants de la culture et des approches consensuelles retenues de commun accord pour la conduite des travaux pour la mise en œuvre du processus d'apprentissage. Ce processus est participatif et se déroule selon les approches de transmission de connaissances aux adultes (andragogie).
Il est déterminant de prendre en compte tous les éléments des activités planifiées. Le budget tiendra donc compte de l'effectif des apprenants avec comme éléments de base les frais de déplacements et d'entretien des apprenants et des facilitateurs. Le matériel nécessaire (cf. tableau 1) est composé du matériel de restitution et comprend le papier kraft, les markers etc.

Approche de suivi et évaluation (Suivi par expert, données à collecter, type de rapport à fournir)

Le suivi de l'expert après la formation sera centré sur le respect de la démarche, la régularité des apprenants, la tenue des documents de travail et de restitution, l'archivage des données et le respect des procédures de collecte des données.

Les données à collecter porteront essentiellement sur :

  • sélection de semences, certification et conservation
  • préparation et gestion du sol
  • phénologie et Morphologie de la culture
  • mauvaises herbes et leur contrôle
  • bonne utilisation des pesticides
  • homologation des produits
  • préparation et utilisation des extraits aqueux des espèces botaniques
  • identification et contrôle des maladies de la culture
  • principaux insectes de la culture: Collecte, Echantillonnage et identification
  • récolte et conditionnement des produits de la récolte
  • utilisation des produits de la culture
  • évaluation socio -économique

Ces thèmes peuvent nécessiter de faire appel à des personnes ressources. Les rapports et restitutions porteront sur ces éléments clés. Le facilitateur veillera à ce que ces informations soient bien tenues au fur et à mesure du processus. Les cahiers d'apprentissage AAES devront faire l'objet de tenues régulières et d'archivage correct.

Dispositions pratiques : Activités pratiques

Dispositif d'expérimentation

Gestion de la culture d'arachide

Recherche appliquée participative* - Gestion Intégrée Pratique paysanne

Il peut s'agir par exemple de ce qui suit : il sera mis en place des parcelles d'essai ensemble où cohabiteront les pratiques paysannes, les pratiques améliorées et les pratiques de gestion intégrée des ravageurs ou intrants. Ainsi on pourrait avoir l'exemple suivant :
Essai fumureEssai variétalEssai des produits de protection phytosanitaire biologiques ou de synthèse

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