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Résumé

La Commune d’Abomey, Capitale Historique de la République du Bénin et chef-lieu du Département du Zou, couvre une superficie de 142 Km² avec une population de 92 266 habitants (47,19% de femmes pour 52,81% d’hommes)  soit 654 habitants/Km². Selon le quatrième recensement général de la population et de l’habitation (INSAE, RGPH4 2013), elle est limitée au nord par la commune de Djida, au sud par celle d’Agbangnizoun, à l’est par celle de Bohicon et à l’ouest par le département du Couffo. Selon le découpage administratif, elle compte sept (7) arrondissements dont:

• Trois (3) centraux à caractère urbain que sont Djègbé, Hounli et Vidolé et regroupent plus de 76% de la population de la commune.
• Et quatre (4) périphériques à caractère rural que sont Agbokpa, Détohou, Sèhoun et Zounzonmè

De par sa position géographique, la commune d’Abomey est située dans son ensemble sur un relief de plateau. Au sud et au centre se trouvent des sols ferralitiques appauvris et au nord (d’Agbokpa et Détohou) des sols ferrugineux tropicaux fertiles. Abomey jouit d’un climat de transition entre le climat Subéquatorial de la côte et le climat tropical humide de type Soudano guinéen du Nord Bénin avec une pluviométrie moyenne annuelle de 1000 mm. Elle bénéficie donc de deux saisons pluvieuses (de mi-mars à mi-août et de mi-septembre à mi-novembre) et deux saisons sèches (de mi-novembre à mi-mars et de mi-août à mi à septembre). Le réseau hydrographique de la commune est faible et l’ethnie dominante est le Fon.

Agriculture

L’agriculture dans la commune est encore largement traditionnelle malgré l’émergence des fermes agricoles modernes installées par des commerçants et autres personnes nanties de la commune. Ce système moderne de culture est caractérisé par la monoculture de maïs jaune, de soja, de haricot vert, etc. Le système traditionnel de culture, avec une main-d’œuvre familiale, est pratiqué par environ 95 % des producteurs. On observe une certaine spécialisation des productions à l’intérieur de la commune. Les arrondissements ruraux de Détohou et d’Agbokpa, proches du centre urbain d’Abomey-Bohicon, ont une production agricole orientée vers les marchés urbains tandis que ceux de Sèhoun et de Zounzonmè, plus ruraux et moins accessibles, situés sur des terres de barre dégradées, adoptent une agriculture de subsistance dont la production ne parvient pas à couvrir les besoins alimentaires des ménages producteurs. La population d’agriculteurs varie de 47,3 % à Séhoun à 73,1 % à Détohou. Ce dernier est l’arrondissement le plus rural de la commune. La taille moyenne des ménages agricoles est de 5,5 personnes par ménage. Cette taille varie d’un arrondissement à un autre avec une valeur maximale de 6,2 personnes par ménage agricole à Détohou. L’agriculture emploie 11 % des actifs de la commune qui s’investissent dans l’exploitation forestière, les cultures annuelles, l’élevage, la pêche, etc. L'agriculture dans la commune porte sur les cultures vivrières que sont : le maïs, le manioc, le niébé, le riz, le voandzou, l’igname, les produits maraîchers (tomate, piment, gombo, graine de courgette) et les cultures de rente (arachide, soja, coton, cajou). Les cultures pérennes occupent près de 60 % des superficies cultivées ce qui dénote de l’importance accordée à l’exploitation des essences forestières. Il faut noter que les cultures maraîchères sont très faiblement installées, ceci ne valorise pas tout le potentiel de la commune.

Élevage

La production animale regroupe aussi bien le petit bétail (volailles, caprins, ovins, lapins, aulacode, etc.) que le grand bétail. Les espèces élevées sont par ordre d’importance: la volaille, les porcins, les caprins et les lapins. Les arrondissements de Détohou et d’Agbokpa se distinguent dans la commune avec plus de mille têtes de bovins. Toutefois, les cheptels de bovins à l’instar de ceux du petit bétail se retrouvent dans tous les arrondissements périphériques et centraux (urbains) de la commune. La commune d’Abomey est une zone d’accueil et de transit de la transhumance dans les arrondissements de Détohou et Agbokpa où l’on retrouve la plus grande partie du cheptel communal. La ville dispose aussi d’un marché à bétail qui reçoit des animaux de la transhumance et d’autres venant directement au marché.

L’élevage pratiqué dans la commune est à dominance domestique et les conditions de l’élevage sont encore mauvaises à cause de quelques obstacles que sont :

• Insuffisance de points d’eaux permanents ;
• Faible taux de couverture vétérinaire ;
• Les maladies épizootiques résurgentes ;
• Insuffisance de compléments alimentaires ;
• Conflits agriculteurs - éleveurs.

Pêche

La pêche est peu valorisée dans la commune. Elle est de type continental avec la possibilité d’utilisation des trous à poisson à la décrue dans la plaine d’inondation et est pratiquée par une faible proportion des populations des arrondissements d’Agbokpa et de Détohou. Ce sont des poissons d’eau douce, comme les tilapias, les silures, «hwa », des serpents, des caïmans et des tortues géantes. La pisciculture est peu développée dans la commune et les moyens de pêche sont très peu performants.

Tourisme

Le tourisme constitue un secteur économique qui devrait contribuer de façon substantielle à l’économie locale de la commune. En 2007, vingt-cinq (25) sites touristiques ont été recensés dont seulement huit(8) sont valorisés (32%).  La ville d’Abomey (ville –musée) reste fortement marquée par la tradition dont les témoignages sont encore visibles au niveau du paysage. Elle constitue désormais un pôle touristique incontournable au plan national voir international puisque ses palais royaux sont inscrits depuis 1985 au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Abomey demeure la plus grande cité touristique de notre pays avec ses multiples palais royaux, ses sites historiques et son musée historique (Honmè). Le territoire d’Abomey regorge en effet d’importants atouts touristiques liés à son passé historique. Parmi ceux-ci nous pouvons citer entre autres:

Le site des Palais royaux publics qui couvre une superficie de 44 ha et qui abrite le Musée Historique d’Abomey classé Patrimoine Culturel Mondial par l’UNESCO depuis 1985;

Les sites des Palais royaux privés qui sont environ une dizaine dans la commune et constituent des lieux où les princes héritiers apprennent l’exercice du pouvoir avant d’accéder au trône;

La place historique de Goho où a été érigée la statue du Roi Béhanzin, lieu de rencontre entre ce souverain et le général Dobbs lors de la déportation ; c’est aussi le lieu de la proclamation du Marxisme Léninisme le 30 novembre 1974 par le gouvernement révolutionnaire du Bénin. Il y a également environ une dizaine d’autres places historiques dans la commune;

Marchés historiques: environ cinq dans la Commune, dont chacun a son histoire et sa spécificité. Parmi ces marchés figurent celui de Houndjlo qui est le plus grand et qui a été créé par le Roi Guézo entre 1830-1832 comme butin d’une guerre de conquête;

Les temples Vodoun et les lieux sacrés (sources et forêts): lieux d’initiation, de cérémonies rituelles annuelles et de prières.

Malheureusement ce fort potentiel touristique de la ville d’Abomey est très peu valorisé de sorte qu’il attire très peu de touristes.

Source: Schéma Directeur d’Aménagement Communal (SDAC) d'Abomey