Contexte

Le manioc (Manihot esculenta Crantz) est la cinquième culture alimentaire dans le monde. Depuis son émergence en Afrique aux XVIe et XVIIe siècles, cette culture a remplacé plusieurs aliments de base traditionnels et a été intégrée avec succès à de nombreux systèmes agricoles et alimentaires du continent.  Le manioc, adopté à l'origine comme une nourriture de réserve pour les temps de famine, s'est récemment avéré être à la fois un aliment de base et une culture rentable à l'échelle industrielle dans l'économie mondiale (Aerni, 2006).

Le manioc produit de grandes quantités d'énergie par unité de surface, beaucoup plus que la plupart des céréales (Achinewhu et Owamanam, 2001). Sa productivité élevée dans des conditions difficiles, sa disponibilité tout au long de l'année ainsi que sa grande adaptabilité à divers systèmes agricoles et alimentaires font du manioc une culture de sécurité alimentaire idéale et une matière première industrielle pleine de ressources (Awa et Tumanteh, 2001). Le manioc (Manihot esculenta CRANTZ) produit 8,2 millions de calories par hectare contre 3,3 millions pour le maïs.

D'après Hahn (1979) cité par Maroya, (1999), il contribue à plus de 50% à la satisfaction des besoins caloriques pour plus de 420 millions d'habitants dans 26 pays tropicaux. Le manioc est cultivé dans 40 pays africains environ; sa production, évaluée à 56 millions de tonnes, sur une superficie de 7,5 millions d'hectares, représente 43% du total mondial, et il constitue l'aliment principal de 200 millions de personnes environ (FAO, 1985).

Au Bénin, le manioc est essentiellement destiné à l'alimentation des populations. Il est cultivé et consommé sous diverses formes dans différentes zones agro-écologiques du Bénin. Sa consommation annuelle par habitant est de 104 kg pour les départements du sud; 94 kg pour le Zou, 42 kg pour le Borgou et 17 kg pour l'Atacora (Maroya et al., 1999). Le caractère rustique de la culture amène les producteurs à l'installer souvent en fin de cycle rotatif sur les terres pauvres conduisant à de faibles niveaux de rendements.

A l'instar des autres principales spéculations, l'accroissement de la production du manioc est lié à l'accroissement des superficies emblavées. En outre, d'autres contraintes portant sur les attaques de ravageurs et maladies du manioc et la difficulté de conservation des tubercules sont également enregistrées. 
Le présent guide vise à accompagner les Jeunes Professionnels dans l'encadrement des exploitations agricoles pour l'adoption des bonnes pratiques de production du manioc dans la zone d'intervention de CIVA.

Objectifs

Objectif global du guide

Appuyer la diffusion des innovations agricoles en vue de l'amélioration de la productivité du manioc.  

Objectifs spécifiques du guide

  • Renforcer la capacité technique des Jeunes Professionnels ;
  • Décrire les méthodes d'application des innovations ;
  • Préciser le planning de la mise en œuvre des opérations culturales ;
  • Décrire les coûts  (intrants essentiels, main d'oeuvre, etc.)

Groupe cible

Le groupe cible est constitué des producteurs de manioc confrontés aux problèmes de baisse de fertilité et de dégradation des sols et disposant d'ovins, de caprins, de bovins et/ou de volaille.