Le soja est une plante herbacée annuelle ; dressée, elle ressemble aux haricots. La taille varie de 0,2 m à 1 m selon les variétés et les conditions de culture. Les feuilles sont alternes, trifoliées et pubescentes (porte des poils) selon les variétés. La fleur est une grappe (qui se forme à l'aisselle des feuilles. Elle est petite, violette ou blanche.

Le fruit est une gousse verte déhiscente, grise ou brune à maturité. Il mesure 3 à 11 cm avec 2 à 3 graines suivant les variétés. La forme et la couleur de la graine sont variables. Le système racinaire est pivotant avec de nombreuses nodosités (caractéristiques principales des fabacées).

Il existe environ 300 variétés qui diffèrent les unes des autres par la longueur de leur cycle, la teneur en huile et la sensibilité à la longueur du jour.

Les principales variétés actuellement en culture au Bénin sont :

  • Jupiter
  • IRSA 2972
  • IRSA 44A/73
  • TC x 536-02D

Au Bénin utiliser les variétés TGX ou Jupiter qui donnent de résultats relativement satisfaisants. Il est recommandé d'utiliser des semences certifiées ou dont la qualité est certaine et éviter les semences de plus d'une année de conservation (elles ont un faible pouvoir germinatif).
Au plan écologique, le soja est une plante fragile qui craint l'excès d'humidité. Les exigences écologiques du soja sont voisines de celles du maïs. Il accepte les sols légers. La plante du soja s'accommode à des sols sensiblement pauvres et acides. Le PH des sols à soja est de 5,5 à 6,5. La température idéale varie de 20° à 35°, la pluviométrie est de 600 mm à 1500 mm par an.

Usages

Compte tenu de sa valeur nutritive et des divers usages auxquels il s'y prête, le soja est devenu une culture très appréciée.

En effet, il contient :

  • 34 à 44,1% de protéine
  • 16,3 à 22% de matières grasses
  • 18,9 à 35% d'hydrate de carbone
  • 3,5 à 5% de fibre
  • 5,8 à 19,3% d'eau
  • 3,1 à 7,8% des sels minéraux, des vitamines B1 et B2

Au Bénin, le soja est consommé sous plusieurs formes : graines, farine, lait et germe.  

Graines de soja Elles peuvent être frites ou cuites en mélange avec d'autres fabacées (arachide, haricot) ou des céréales (maïs). Elles sont également utilisées pour la préparation de la moutarde de soja.

Farine de soja Pure ou mélangée à d'autres farines, la farine de soja sert à plusieurs préparations : bouillie, pâte, biscuits, beignets et galettes-sauce.

Le lait de soja Le lait de soja peut-être consommé pur, aromatisé, en yaourt, ou en fromage.

Lait pur Il est très riche et peut valablement remplacer le lait de vache. Il est assez digeste et partant ne présente pas certains troubles digestifs qu'ont certains bébés nourris au lait de vache. Mais son défaut est d'être fade et un peu amer.

Lait aromatisé Pour corriger le défaut du lait pur, certains consommateurs lui ajoutent du sucre, du miel, du sirop ou tout autre produit aromatique, suivant leur goût.

Lait fermenté Il sert à la préparation du yaourt. Celui-ci est obtenu après fermentation du lait auquel on ajoute des ferments lactiques (Streptococcus thermophilus= bactéries).

Fromage de soja Il s'agit d'une spécialité asiatique (Chine et Japon) aujourd'hui très répandue dans nos marchés. Il peut très valablement remplacer la viande ou la poisson. Seulement frais, il est fade et un peu trop mou.

Germes de soja Ils présentent l'avantage de contenir outre les vitamines B1, B2 de la vitamine C qui n'est pas présente dans les graines non germées. Les germes constituent un légume frais.

Description de groupe cible

Cette fiche est destinée à renforcer les capacités techniques des Jeunes Professionnels (JP) qui, à leur tour, apporteront l'assistance technique appropriée aux promoteurs d'activités liées à la chaine de valeur soja. Ce sont des agriculteurs qui s'investissent dans la production de soja et toutes personnes impliquées dans la transformation ou les transactions de soja dans les zones d'intervention du ProCIVA au Bénin.

Description du modèle de "champ- école"

Le "champ école" sera un lieu d'apprentissage pour les agriculteurs et toutes personnes désireuses d'améliorer ses connaissances en matière de promotion de la chaine de valeur soja dans les zones d'intervention de ProCIVA. Le champ école sera animé par une équipe pluridisciplinaire de formateurs (chercheurs, vulgarisateurs et techniciens ProCIVA). Ils auront à charge de former sur l'ensemble des thématiques portant sur le développement du soja sur les différents sites.

La périodicité des apprentissages (2 semaines à un mois) sera définie selon les saisons et feront l'objet de planification à établir avec l'appui des experts en la matière sur chaque site de concert avec les organisations de producteurs et leurs structures faîtières d'une part et le personnel d'encadrement et l'administration du projet d'autre part pour harmoniser au mieux les besoins de formations/apprentissage exprimés par les bénéficiaires et les objectifs d'apprentissage définis par le projet.

Ces champs écoles (Nacro, 2012) offriront un ensemble de solutions pertinentes liées à la culture saine (lutte culturale), préservation des ennemis naturels (lutte biologique) et observations régulières des cultures (analyse des données). Les agriculteurs par ces formations deviendront des experts dans leurs propres champs (développement de ressources humaines). Ces formations participatives en gestion intégrée de la production et des prédateurs de cultures à travers les champs-écoles des producteurs, respectera les normes définies par la FAO en 1995 (Nacro, 2012).

Toutes les phases seront observées dans la démarche d'animation de ces "champs écoles" depuis la planification des activités jusqu'à l'évaluation en passant par la sélection des producteurs. Une place sera faite au cours du processus au renforcement de capacités en interne des organisations paysannes qui pourraient être suscitées par les formations participatives de leurs membres mais aussi par l'amélioration de leurs liens avec l'extérieur (Dugué et al., 2012) .

Le développement du champ école bénéficiera de l'appui récurrent de l'expert en matière de conduite du Farmer-Field School (FFS) sur le terrain pour appuyer tel ou tel aspect du processus de mise en œuvre. Un suivi-évaluation rigoureux sera entrepris à toutes les étapes du processus avec les indicateurs établis en vue d'apprécier la bonne exécution des activités. Les suivis seront récurrents et se dérouleront à l'interne comme à l'externe. Les suivis internes seront entrepris par des équipes du ProCIVA et de Africa Rice.

Des suivis externes pourront provenir de la GIZ pour apprécier le fonctionnement de la démarche. Ces missions de suivi-évaluation peuvent également être confiées à des auditeurs ou des experts dans chacune des thématiques sur la culture. Il s'agira globalement de suivre l'évolution des indicateurs clés de performance et évaluer leur pertinence en rapport avec les objectifs. Aussi, sera-t-il question d'examiner les facteurs générateurs d'écarts importants et de proposer des mesures correctives ou envisager les orientations nouvelles requises pour améliorer les indicateurs.
Des formations seront organisées sur les champs écoles et porteront notamment sur les thèmes :

  • le Farmer Field School (FFS) : objectifs et contenu de l'approche
  • introduction à l'analyse de l'agroécosystème (AAES)
  • élaboration d'un programme et exemple type
  • éducation Non Formelle : principes et comparaison avec l'Eduction Formelle
  • modérateur/Facilitateur : aptitudes, rôles et qualités


Cette formation sera intercalée d'évaluations avec des contenus et des objectifs peuvent se résumer comme suit :

Elles sont d'une importance capitale.

Les évaluations seront réalisées au cours de la formation et seront de trois ordres : évaluation initiale, évaluations de fin de journée et évaluation finale. Au début de la formation, une évaluation initiale selon les principes du "Ballot box" ou évaluation par les urnes et permettra d'apprécier les connaissances de base des participants, afin de mettre davantage l'accent sur les points faibles des groupes-cibles.

A la fin de chaque journée, une évaluation sera faite. Elle a pour but d'amener les participants à mentionner ce qu'ils ont pu gagner au cours de la journée en matière de connaissances et les sujets qui ne retiennent pas leur attention, avant de procéder à la planification des activités de la journée suivante.

A la fin de la formation, une évaluation technique (finale) et une évaluation générale ont été faites. La première a respecté le système de ballot box et la deuxième a porté essentiellement sur l'organisation de la formation, les logistiques et les thèmes développés.