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Bonnes pratiques d'entretien et de gestion d'un verger d'anacardiers

Bonnes pratiques de la production des noix de cajou - anacarde




, Expert Anacarde projet CIVA- BENIN

Janvier 2017

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GUIDE DE CONDUITE DES CHAMPS ECOLES

  • Titre de l'activité économique

Bonnes pratiques d'entretien et de gestion d'un verger d'anacardiers

  • Introduction

Les noix d'anacarde constituent est un important produit agricole d'exportation en Afrique. Au Bénin, elles représentent le 2ème produit agricole d'exportation après le coton. Cependant, les producteurs continuent de les considérer comme un produit de cueillette et ne leur apportent pas les soins nécessaires depuis la mise en place des plantations jusqu'à la récolte et post-récolte des fruits malgré le développement des innovations par les structures de recherche et de développement.
Comme toute culture, les vergers d'anacardiers doivent bénéficier d'entretiens réguliers. Les entretiens contribuent à une bonne productivité des anacardiers, facilitent le ramassage des noix et diminuent les pressions parasitaires.
Ce guide présente les bonnes pratiques d'entretien et de gestion d'un verger d'anacardiers.

  • Description de groupe cible

Ce guide est destiné aux agents de vulgarisation des innovations et aux producteurs qui vont mettre en application ces innovations.

  • Description du modèle de champ école

Une plantation d'un producteur couvrant une superficie d'au moins 1 ha, âgée de 6 à 10 ans et installée à bonne densité (au plus 100 arbres par hectare) sera choisie. Elle sera située non loin du village et accessible. Elle servira du champ de démonstration des innovations proposées au groupe de producteurs.
Le champ école sera composé d'une Parcelle de Démonstration (PD) et d'une Parcelle Témoin (PT) qui est la pratique paysanne (PP). Les innovations seront appliquées sur la Parcelle de Démonstration (PD). La Parcelle Témoin (PT) sera gérée suivant la pratique habituelle du producteur. Les principaux entretiens préconisés pour une plantation d'anacardiers sont : le désherbage, la fumure et la protection contre les incendies.
L'application des innovations doit suivre les itinéraires techniques recommandées pour chaque innovation. Dans le champ école, tout doit être pratique. On doit éviter au maximum la théorie. A toutes les étapes, on doit avoir en esprit la comparaison avec la pratique paysanne.

  • Description des étapes et méthodologies d'application des innovations en vue de l'atteinte des objectifs de l'activité économique

Les étapes et méthodologies d'application des innovations sont :

  • Le désherbage

Il peut être des sarclages (à la houe) ou des fauchages (à la machettes). Le sarclage est plus indiqué car il réduit beaucoup plus la concurrence des mauvaises herbes et les risques d'incendies.
Le désherbage doit être réalisé au moins 3 fois par an. Les périodes indiquées pour réaliser des désherbages profitables aux anacardiers sont :

  • au début de la saison des pluies (mai-juin) ;
  • au milieu de la saison des pluies (juillet-août) ;
  • au début de la saison sèche (septembre-octobre).

Remarques

  • On dépense moins pour entretenir les plantations d'anacardiers lorsqu'elles sont associées aux cultures annuelles parce que les anacardiers bénéficient des entretiens apportés à ces cultures ;
  • L'utilisation d'une débroussailleuse pour le nettoyage des plantations peut être rentable dans des grandes plantations ;
  • L'utilisation d'herbicides  pour l'entretien des plantations peut être rentable pour le producteur mais il faut s'adresser aux agents de l'agriculture pour avoir les bons produits et les méthodes d'utilisation. Quelques herbicides à titre indicatifs :
  • Kalach à une dose de 3 à 5 litres/ha dilué dans 150-250L d'eau soit 300ml dans 15l d'eau (contenu du pulvérisateur) ;
  • Dadyup à la dose de 2 à 4 litres dilués dans 100 à 200L d'eau soit 300ml dans 15l d'eau ;
  • Glyphosate à la dose de 1,5 à 2 litres dilué dans 100l d'eau par Ha, ce qui équivaut à 225-300 ml de glyphosate dans 15l d'eau ;
  • Paraquat à une dose de 3 à 4l pour 300 litres d'eau équivalent à 150-200 ml pour 15 litres.
  • La fumure

Les anacardiers ont besoins de sols bien riches en éléments nutritifs pour une bonne production. Lorsque le sol du site d'implantation de la plantation n'est pas suffisamment riche en éléments nutritifs, le planteur doit envisager l'apport de fumure.
La fumure peut être organique (plus souhaitée) ou minérale. Elle peut être apportée en fumure de fond et / ou en fumure d'entretien. La fumure de fond s'applique au moment du rebouchage des trous pour la mise en terre des plants.
L'application de la fumure d'entretien se fait tout autour de l'arbre sur un diamètre égal à celui de la couronne de l'arbre (aplomb de dernière feuille). La fumure est enfouit à 5 cm de profondeur et recouverte de terre.

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Application de la fumure de fond

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Application de la fumure d'entretien

La période favorable d'application de la fumure d'entretien est la saison pluvieuse. Cette période correspond aux mois de juin à août, car l'eau est nécessaire pour l'assimilation des éléments constitutifs de la fumure.
Il n'y a pas encore d'engrais spécifique pour l'anacardier au Bénin. Mais, l'engrais NPK appliqué au coton peut être utilisé pour l'anacardier aux doses suivantes :

  • 0,4 - 0,6 kg par plant âgé de 0 à 5 ans ;
  • 1 kg par arbre âgé de 5 à 10 ans ;
  • 1,5 kg par arbre âgé de 10 à 15 ans ;
  • 2 kg par arbre âgé de 15 à 20 ans ;
  • 2,5 kg par arbre âgé de plus de 20 ans.

Remarques

  • Il faut éviter d'appliquer la fumure minérale au collet des arbres car elle peut provoquer de stress sur ces arbres ;
  • En cas de disponibilité de la fumure organique (fumier, compost), elle peut remplacer le NPK. Dans ce cas, il faut les enfouir tout autour de l'arbre.
  • La protection des plantations contre les incendies

On protège les anacardiers contre les incendies en sarclant une bande tout autour de la plantation. La bande ou le pare-feu doit avoir une largeur minimale de 10 m tout autour de la plantation. Elle peut être renforcé par des feux de renvoi. Le pare-feu est débarrassé de tout ce qui peut brûler et jeter à l'extérieur de la plantation. On peut valoriser la bande de pare-feu en y installant des cultures annuelles ; c'est ce qu'on appelle un pare-feu cultivé.
Le pare-feu doit être réalisé juste à la fin de la saison des pluies entre fin octobre et début novembre au plus tard.

  • La protection des plantations contre les nuisibles

L'anacardiculture est aujourd'hui une filière très porteuse. Mais l'expansion des plantations a créé des conditions écologiques favorables au développement de plusieurs nuisibles, observés depuis la pépinière jusqu'au stockage des noix. Les dégâts sans cesse croissants de ces divers ennemis risquent de compromettre l'espoir placé en cette culture.
Trois grands groupes de nuisibles sont à craindre : les mauvaises herbes, les ravageurs et les maladies.
Les mauvaises herbes constituent le premier et le plus dommageable des nuisibles de tous planteurs d'anacardiers. Le contrôle des mauvaises herbes est donc important pour l'amélioration quantitative et qualitative de la production des noix de cajou. Mais en raison de la rareté et de la cherté de la main d'œuvre, les seuls moyens traditionnels ne suffisent plus pour lutter efficacement contre les envahissements des adventices et permettre aux arbres d'exprimer toute leur potentialité de production en noix. La gestion rationnelle des mauvaises herbes dans les plantations doit regrouper toutes les stratégies de lutte permettant de détruire ou de réduire l'envahissement des M.H. ou leurs effets nuisibles sur les arbres à savoir :

Anchor_Toc371582677_Toc371582677les méthodes traditionnelles de désherbage : fauchage, sarclage, labour, associations culturales et utilisation de plantes de couverture ; et
  • les méthodes modernes de désherbage : utilisation de faucheuse, de débroussailleuse, du gyrobroyeur ou d'herbicides.
  • La protection des plantations d'anacardiers contre les maladies et ravageurs est essentiellement agronomique et prophylactique. Le recours à la lutte chimique ne se justifie qu'en cas de graves menaces.
    Les mesures agronomiques et prophylactiques constituent un ensemble de mesures comprenant :

    • Bon contrôle des mauvaises herbes à l'intérieur et tout au tour des plantations (désherbage régulier) ;
    • Bonne aération des plantations (densité, tailles et éclaircies)
    • suppression et destruction par le feu ou par enfouissement profond de toutes parties de plants infectées ;
    • maintien des plants dans un bon état végétatif ;
    • Destruction des plantes hôtes des vecteurs ;
    • Arrachage et destruction par le feu des arbres morts ou gravement affectés ;
    • Elimination des insectes vecteurs de maladies (pucerons, punaises …etc.).

    Le recours à la lutte chimique ne se justifie qu'en cas de graves affections. La plupart des maladies peuvent être efficacement contrôlées par des traitements préventifs avec des fongicides organiques à large spectre tels que Topsin-M ou Tops-M (Thiophanate méthyl) ou Agriete 80 PM qui sont des poudres mouillables (PM). Leur application doit se faire avant et durant l'apparition des jeunes pousses et la floraison.
    Image RemovedImage RemovedImage RemovedImage RemovedN.B. L'application préventive de soufre sous forme poudreuse et sublimée est recommandée pour le contrôle de l'Oïdium (mais rarement utilisée au Bénin).
    La plupart des ravageurs responsables des attaques sur l'anacardier peuvent être efficacement contrôlés par des traitements ciblés réalisés avec des produits insecticides, CE, binaires communément utilisés dans la protection au champ des cultures vivrières (niébé) ou maraîchères.
    Exemples :
    KINI-KINI - 418 EC (Cyfluthrine 400 g/L + Malathion 18 g/L ) ;
    PRIMEX 442 EC (Cypermethrine 42 g/L + Malathion 400 g/L) ou
    PACHA 25 EC (Acetamipride 10 g/l Lambdacyhalothrine 15 g/l)

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    KINI-KINI - 418 EC

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    PRIMEX 442 EC

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    PACHA 25 EC

    N.B : Dans le commerce, il est possible de trouver bien d'autres produits utilisables. Mais il faut éviter les produits simples à base de pyréthrynoïde.

    • Le regarnissage

    Le regarnissage est le remplacement des plantules manquantes (mortes après la mise en terre). Il permet le maintien de la densité des plants (le nombre initial de plants installé dans le champ). Le regarnissage doit être réalisé de préférence un mois après l'installation des plantules ou au plus tard au début de la saison des pluies qui suit celle de la mise en place de la plantation. Cela permet un développement homogène des arbres.

    • Le tailles de formation

    Les tailles de formation consistent à éliminer les branches basses des jeunes arbres à l'aide de machette ou une scie égoïne pour leur permettre d'avoir une bonne forme. Elles permettent à l'arbre de développer ses branches principales à partir d'au moins 1,5 m du sol et d'avoir la forme d'un bon fruitier. Cette opération se pratique sur les jeunes arbres d'au plus deux ans d'âge, généralement en début de saison pluvieuse. Elle peut se faire aussi aux cours du sarclage ou du fauchage de sa plantation.

    • Les besoins en matériels et main d'œuvre spécifiques et leur coût

    Les matériels et main d'œuvre spécifiques et leur coût sont consignés dans le tableau ci-dessous.

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    Ce guide à été élaboré dans le cadre du projet CATALYSER L'ADOPTION ET L'UTILISATION DES TECHNOLOGIES ÉVOLUTIVES EN AFRIQUE (CAUSA) soutenu par le programme de la GIZ «Transfert de l’innovation dans l’agriculture - Adaptation au changement climatique» financés par le «Fonds énergie et climat» financé par le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ).

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    N° d'ordre

    Matériel ou main d'œuvre

    Prix unitaire (F CFA)

    Observations

    1

    Machette

    2 500

    2

    Scie

    3 000

    3

    Fongicide à base de Thiophanate méthyl

    7 000

    4

    Insecticides à base de Acetamipride et de Lambdacyhalothrine

    2 500

    5

    Pulvérisateur à dos à pression entretenue

    20 000

    6

    Sac d'engrais NPK

    13 000

    • Planning de travail au niveau du champ école

    Le planning de travail au niveau du champ école est présenté dans le tableau ci-dessous.

    Activité

    Période d'exécution

    Avr.

    Mai

    Juin

    Juil.

    Aoû

    Sept.

    Oct.

    Nov

    Identification et sélection des apprenants

    x

    Acquisition du matériel

    x

    Identification et sélection de la plantation devant abriter le champ école

    x

    Animation de la session 1 (désherbage 1, fauchage, labour et semis)

    x

    Suivi de l'application dans les exploitations

    x

    x

    Animation de la session 2 (entretiens cultures associées)

    x

    x

    Suivi de l'application dans les exploitations

    x

    x

    x

    Animation de la session 3 (taille de formation)

    x

    x

    Suivi de l'application dans les exploitations

    x

    x

    x

    Animation de la session 4 (protection contre incendies, ravageurs et maladies)

    x

    x

    Suivi de l'application dans les exploitations

    x

    x

    • Approche de suivi et évaluation (Suivi par expert, données à collecter, type de rapport à fournir)

    Données à collecter

    • Nombre total d'arbres (anacardiers) sur chaque parcelle (PD et PT/PP)
    • Production des anacardiers sur chaque parcelle (PD et PT/PP)
    • Coûts et dates des différentes opérations
    • Production des anacardiers sur chaque parcelle (PD et PT/PP) 1 an et 2 ans après la intervention

    Types de rapports à fournir

    • Rapports de chaque session d'animation du champ école
    • Rapports des suivis de l'application des BPA dans les exploitations des apprenants
    • Rapport global de mise en œuvre de l'activité

    Suivi par l'expert
    Appréciation des rapports publiés sur le site

  • Dispositions pratiques.
  • installer le champ école au bord d'une voie très passante
  • respecter les périodes d'exécution des activités.