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GUIDE DE CONDUIT

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E DES CHAMPS ECOLE D'APPRENTISSAGE DES ITINERAIRES TECHNIQUES DE PRODUCTION DU RIZ




Par C. AKAKPO, Expert Riz projet CIVA- BENIN
Janvier 2017
1. Contexte de production du riz dans les communes bénéficiaires de CIVA
Depuis 2016 le Centre d'Innovations Vertes pour la Sécurité alimentaire (CIVA-Bénin) est lancé pour appuyer la diffusion des innovations techniques en vue d'améliorer la productivité des exploitations agricoles. Les actions du projet ont démarré par les enquêtes PIO, la sélection des innovations modernes et l'appui à la formation des jeunes. La phase appui direct à la diffusion des techniques au niveau des exploitations agricoles est programmée pour la campagne 2017.
Par ailleurs, les agents techniques qui vont appuyer les producteurs au niveau des exploitations rizicoles sont des Jeunes Professionnels (JP) nouveaux diplômés sortis des lycées ou autres centres de formation agricole qui ont besoin d'acquérir des nouvelles connaissances de base et une méthode simple pour faciliter le transfert des innovations. La méthodologie retenue pour la formation des producteurs est ''l'apprentissage dans l'action'' au niveau des exploitations agricoles pilotes. Pour ce faire, il leur faut des documents techniques qu'on a désignés sous le nom ''GUIDE DE CONDUITE DES CHAMPS ECOLE''.
Le présent document est un manuel (condensé d'innovations) conçu pour être utilisé par les techniciens chargé d'animer le champ école du riz.
2. Quelles connaissances peut-on transmettre aux producteurs au niveau du ''Champ Ecole'' qu'il va appliquer dans son champ individuel pour améliorer leur système de production de riz et accroître les rendements ?
L'objectif d'apprentissage, au niveau d'un Champ Ecole de riz, est d'amener les producteurs bénéficiaires à :

...

Les conseils à apporter, par le biais du champ école, sont regroupés dans les chapitres suivants : (I) la connaissance du plant de riz, (ii) Itinéraires techniques, le calendrier cultural et les coûts des principales activités de production du riz.
Chapitre 1 Connaissance du plant de riz

L'objectif d'apprentissage de ce chapitre est de faire connaître les phases du cycle du riz, les points d'attention et le pourquoi de la séquence recommandée dans l'application des pratiques. Il faut habituer le producteur à la culture qu'il pratique afin de tirer le maximum de profit.


Schéma de gestion de l'eau durant le cycle du riz
1.1 Brève description du plant de riz
Le riz est une plante annuelle qui partage les mêmes nourritures que les graminées annuelles qui vivent avec elle.
Donc dans l'environnement du riz il y a toujours une concurrence pour les éléments nutritifs (engrais), l'eau et la lumière qu'il faut chaque fois éviter durant tout le cycle. Le plant de riz comprend trois parties essentielles dont le producteur est tenu de reconnaître et comprendre leur rôle. Il s'agit :

...




Chapitre 2 Itinéraires techniques de culture de riz

L'objectif de ce chapitre est d'apprendre aux producteurs quand, comment et quels outils utilisés pour appliquer chaque technique recommandée afin d'offrir aux plants de riz les bonnes conditions pour une bonne croissance et un bon développement selon chaque type d'écologie (plateau, bas-fond pluvial et irriguée).


2.1 Choix du site
En dehors des périmètres aménagés par l'Etat qui disposent de tous les atouts d'un bon site rizicole, le choix d'autres sites de production dans les exploitations individuelles doit tenir compte des exigences en eau de la variété du riz à produire, des aménagements à faire, et des conditions socio-économiques du producteur. Le site doit être accessible en toute saison au moins pour le producteur. Il faut éviter de cultiver dans les lits de cours d'eau, et dans les zones inondables.
Après l'identification du site choisi pour la production du riz, il est nécessaire de le mesurer pour en connaître les dimensions réelles et donc la superficie, car de cela dépendra la réussite de beaucoup d'autres opérations (détermination des quantités d'intrants).

Figure 1: Excellente site de riz pluvial de plateau
NB : Le choix du site, s'il s'agit d'un nouveau site, doit se faire le plus tôt que possible, avant l'installation des pluies, pour éviter le retard dans la mise en place de la culture.
2.2 Préparation du sol
L'objectif de la préparation du sol ou travail du sol est de créer un lit de semis favorable à la croissance et au développement harmonieux des plants. Les travaux du sol visent les objectifs suivants :

...

NB : Si le sol est mal préparé, il en résultera des hétérogénéités qui se traduiront par un développement irrégulier des plants et des dates de maturité échelonnées, et des difficultés d'application des intrants et l'exécution des entretiens mécanisés et des récoltes.
Les différentes opérations qui rentrent dans le travail du sol en riziculture à appliquer avec soin pour prétendre un bon rendement de riz sont :
2.2.1 Le défrichage et nettoyage des canaux d'irrigation
Dans les communes d'intervention de CIVA, la plupart des parcelles de riz des groupements ciblés sont déjà en exploitation depuis des années et n'ont plus besoin de lourds investissements pour la préparation. Le défrichement consiste à nettoyer proprement le sol en le débarrassant des herbes et des objets dangereux (souches d'arbres coupés) pour faciliter le labour. Pour désherber on utilise les outils conventionnels du producteur (Houe, machette). On peut utiliser aussi des herbicides totaux recommandés pour mieux assainir la parcelle. Les repoussent de riz de la dernière campagne sont éliminées par l'herbicide total. Dans ce cas le défrichement doit précéder le semis du riz d'un mois au moins. Ainsi, les mauvaises herbes détruites servent de matières organiques qui sont enfouies pendant le premier labour. En cas de riz irrigué, on profite du défrichement pour nettoyer les canaux d'irrigation.
2.2.2 Le labour et fertilisation organique
Il permet de retourner le sol sur une certaine profondeur et facilite l'enfouissement des résidus de récolte pour accélérer leur décomposition.
Avantages du labour : La pratique du labour augmente l'intensité de l'activité biologique du sol. Le labour facilite l'ameublissement et l'amélioration de la structure du sol, la mise à disponibilité d'un grand nombre d'éléments nutritifs dont l'azote, le phosphore, le potassium et le développement d'un puissant système racinaire.
Quand et Comment faire le labour et quels outils utilisés: Le labour se fait environ 1 mois avant le repiquage en enfouissant la fumure organique et les adventices. Il faut 10 tonnes par ha de fumure organique (fumier de parc, compost). Il faut deux labours croisés. Quand on fait le labour, il faut s'assurer que le sol est aéré, perméable et meuble : Eviter l'usage des machines lourdes qui peuvent provoquer le tassement du sol en bas du labour et briser les diguettes de retenue de l'eau. On utilise les motoculteurs ou la traction animale pour labourer dans les casiers. Pour le système de riz pluvial on peut faire le labour avec des tracteurs avec la charrue à disque ou à soc.
La profondeur de labour d'au moins 15 – 25 cm est recommandée pour assurer une augmentation des réserves en eau du sol et un meilleur développement du profil racinaire. De même, la profondeur de labour doit être régulière et la régularité de l'état de surface du labour est aussi nécessaire. Deux labours sont nécessaires : un premier après l'application de l'herbicide total, et le second de façon croisée au premier.

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Labour avec traction animale

Second labour croisé en riz pluvial de bas-fond

NB : Le labour se fait en condition de sol bien humide après une bonne pluie ou une pré-irrigation. Eviter d'enfouir des résidus frais si on doit semer ou repiquer immédiatement. Pour Camp Ecole Riz, la bonne pratique recommandée est le double labour croisé quelle que soit l'écologie.

 



2.2.3 La confection des ouvrages de gestion de l'eau : diguettes et des canaux de drainage

En riziculture pluviale de bas-fond ou irriguée on réalise les diguettes autour des casiers pour la retenue de l'eau sur la parcelle de culture, afin de permettre aux plants de riz de moins souffrir pendant les poches de sécheresse. Il faut aménager aussi des canaux de drainage autour des parcelles pour faire sortir l'eau en excès après les pluies

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En riziculture pluviale de plateau, on construit des canaux d'évacuation de l'eau pour éviter les inondations.

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.

.
2.2.4 Le planage en riziculture pluviale (plateau ou bas-fond)

Il consiste à niveler le terrain. Le planage se réalise à l'aide d'une herse ou d'une houe, d'un pulvériseur et parfois d'une planche de bois à planer. Le planage permet d'éviter une hétérogénéité dans la croissance et le développement des plantes de riz (le riz pousse mal dans les trous où il y a trop d'eau et sur les bosses où il n'y a pas assez d'eau). Le planage permet d'avoir partout la même hauteur d'eau après une pluie, de bien drainer les casiers en cas d'aménagements sommaires dans un système de riz de bas-fonds. Sur un sol bien plané, l'eau recouvre tout le sol et les mauvaises herbes ne poussent pas

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2.2.5 La mise en boue et le nivelage en riziculture avec sol très humide (irriguées ou de bas-fond avec présence d'eau à l'installation.
En riziculture sur sol humide (présence d'eau pendant l'installation du riz), après le labour, on procède à la mise en boue ou puddling. Elle consiste à préparer une couche de boue en remuant ensemble l'eau et la terre. Elle se fait peu de temps avant le repiquage (1 à 4 jours). Il faut faire venir l'eau abondamment dans chaque casier, remuer le sol avec une herse ou un appareil appelé puddler. La réalisation de la mise en boue est réussie si le mélange d'eau et de terre est complet. Au besoin on peut répéter l'opération plusieurs fois avant d'avoir le bon mélange terre et eau. La mise en boue précède le nivelage. Il consiste à niveler le terrain pour le rendre plat et permet d'avoir une épaisseur de lame d'eau homogène sur l'ensemble de la parcelle ou dans le casier. Après le nivelage, on maintient dans le casier une légère lame d'eau jusqu'à la reprise des plants après repiquage. Le nivelage facilite le repiquage en ligne à bonne densité

Tableau 1 : Chronologie des étapes de préparation du sol en riziculture irriguées

 

 

 




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Photo 1 : apport engrais organique

Photo 2 : Epandage engrais organique

Photo 3 : Labour avec enfouissement engrais organique

Photo 4 : Préirrigation

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Photos de mise en boue motorisée

 


Photos de nivelage motorisé

 



2.3 Mise en place de la culture ou semis
A cette étape, au niveau des champs écoles il faut apprendre aux producteurs à veiller à trois opérations essentielles pour garantir le succès de l'activité économique : (info) le choix de la variété/période de semis, (ii) le type d'installation selon l'écologie (le semis direct ou la conduite de la pépinière) et (iii) le semis ou repiquage à bonne densité.
2.3.1 Choix de variété et période de semis.
Dans communes d'intervention de CIVA où la riziculture est pluviale, on pratique une seule saison allant de juin à octobre de chaque année. Il convient de prendre les dispositions pour lutter contre la sécheresse.

...

Dans les communes où la riziculture est essentiellement dans des bas-fonds très humides ou avec possibilité d'irrigation. Il convient de prendre les dispositions pour bien cadrer le cycle du riz avec la disponibilité de l'eau dans la source. On fait à Malanville par exemple deux cycles de riz dans l'année. La saison hivernale (juin à septembre) et la contre saison d'octobre à avril. Dans le dernier cas il faut des variétés à cycle court et tolérant la sécheresse ou le froid (décembre à janvier) pendant la contre saison. On recommande NERCA -L14, NERICA-L20, NERICA-L19 et BL19. Les semis avant le 15 juin courent le risque de d'inondation de milieu de saison (août à septembre). Les variétés IR841 et NERICA-L19 sont recommandées.
2.3.2 Préparation de la semence.
La bonne densité de semis dépend de la bonne viabilité des semences utilisées. Pour une bonne levée des plantules de riz, il est recommandé d'utiliser des semences certifiées vendues au niveau des Secteurs Communaux de Développement Agricole (SCDA) ou des semenciers agréés.
On peut aussi utiliser la semence issue de la récolte passée. Cette semence est récoltée à partir des plants sains identifiés dans le champ. Pour prélever la semence de la production au champ, il faut sélectionner les bonnes panicules et attendre que les grains arrivent à maturité, et on choisit les plants sains et très vigoureux, assez fournis en grains aussi vigoureux.
Le producteur doit faire le test de germination des semences. Pour cela, le producteur peut prendre 100 graines qu'il sème dans un endroit éclairé par le soleil et à l'abri des animaux (volaille, souris, moutons, …) qu'il arrose correctement. Il passe compter la levée après 7, 10 et 15 jours. Il détermine le pourcentage de graines germées par rapport au nombre qu'il a semé. Un taux de germination supérieur à 80% est satisfaisant, entre 60% et 80%, il faudra au moment du semis augmenter le nombre de grains par poquet; mais s'il est inférieur à 60%, il faut renoncer à cette semence car elle n'est pas de bonne qualité.

NB : Le producteur doit nécessairement faire la détermination du pouvoir germinatif des semences avant le semis même si ces semences proviennent d'une structure qui a de bonne réputation pour la production de semences


2.3.3 La pépinière
Le grand problème de la riziculture sur sol très humide réside dans la conduite de la pépinière. Souvent les producteurs transplantent des plants très âgés qu'ils achètent chez d'autres producteurs depuis des kilomètres de leur champ. Les plants sont stressés et leur potentiel de tallage diminue. Pour avoir des plants vigoureux, le cheminement à suivre est le suivant :

...

  • la détermination de la quantité de semence à utiliser : 30 à 40 kg pour repiquer 1ha.
  • le choix du site qui doit abriter la pépinière : ce site doit être le plus proche possible de la parcelle de culture et assez riche en matière organique. Pour repiquer 1 ha, prévoir 350 m² de pépinière soit 1/30ème de la superficie à repiquer; les dimensions des planches requises sont de 20m x 1,5 m, 10 m x 1,5m ou même 20m x1m et 10m x1m.
  • la préparation du sol de la pépinière : on procède au nettoyage de la parcelle destinée à la pépinière, puis à un labour profond (15-25cm), au concassage des mottes, au planage, et enfin à la confection des planches.
  • le semis en pépinière : semer à la volée et de façon homogène, 10 à 12kg de semence pour 100m² sur des planches bien planées et boueuses; tasser ensuite légèrement, faites un paillage pour conserver l'humidité et assurer la protection contre le soleil jusqu'à la levée. Pour une pépinière sèche, il faut plutôt saupoudrer légèrement avec du sol pour couvrir les graines étalées. On couvre ensuite la pépinière de paille pour éviter les dégâts des oiseaux et insectes et contre l'ensoleillement trop poussé. La paille est enlevée dès la levée qui intervient généralement à partir du cinquième jour après semis.
  • Entretien de la pépinière : Il faut maintenir constamment humide la pépinière, désherber régulièrement à la main la pépinière ou utiliser si nécessaire des herbicides. De même pour contrôler les insectes, on peut utiliser des insecticides.
  • Durée en pépinière : 7 à 12 jours après semis, généralement au stade 2 à 3 feuilles des jeunes plants.
  • La pépinière peut se réaliser aussi en pot ou demi-bidons de 25 litres (Voir photo)

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    Pépinière sur planche

    Pépinières en pots

     


  1. Le repiquage :

Le repiquage est l'opération qui vise à transplanter dans un lieu définitif (rizière) des plants élevés en pépinière. L'opération de repiquage comprend :

...



Figure 2Transporter des plants avec soins et éviter stress.
2.3.4 Le semis
Pour le riz pluvial ou de bas-fond dans Glazoué, il faut toujours conseiller le semis direct. La quantité de semences nécessaire est d'environ 60kg pour un hectare. Mais cette quantité n'est pas figée puisque l'essentiel c'est le respect de l'écartement et du nombre de grains par poquet.
Pour un bon semis, il faut utiliser une roulette appropriées de 30cm x 15 cm ou de 20cm x 20cm ou un cordeau préalablement marqué pour matérialiser les lignes de semis à l'aide de la houe ou d'un petit bois à une profondeur de 2 à 3 cm. Semer à des écartements de 30 cm entre les poquets sur la même ligne facilite plus tard les opérations de désherbage surtout pour le désherbage à la houe, de même qu'un bon tallage des plants. Mettre 3 à 5 grains par poquet et refermer correctement les poquets. Faire le démariage à 1 ou 2 brins par poquet au stade de 2 à 3 feuilles des plants ou 14 jours après semis. Le semis direct a des avantages et inconvénients.

Avantages du semis direct

Inconvénients du semis direct

  • Economie de main d'œuvre en début de végétation;
  • Les plantes ne subissent pas de chocs physiologiques;
  • Le cycle est plus court;
  • Il se prête mieux à la culture mécanisée sur de grandes parcelles;
  • Les rendements sont assez comparables à ceux obtenus avec repiquage, si le semis est fait en lignes continues
  • La totalité de la rizière doit être prête au même moment;
  • Il nécessite plus de semences;
  • La maîtrise de l'eau est plus délicate;
  • Le planage est plus rigoureux;
  • Les sarclages sont plus nombreux, ou l'utilisation d'herbicide est plus importante;

NB : Le semis se fait après une pluie abondante. Avant de semer il faut toujours faire la flottaison et le test de germination des grains. Pour le faire la flottaison, on verse dans un récipient contenant de l'eau, le lot de grains à semer. Les grains qui surnagent sont éliminés et ceux qui se déposent au fond du récipient sont utilisés pour le semis. Utiliser des outils qui permettent de faire des semis à bonne densité

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NB : Quel que soit le mode de semis, il faut toujours faire le test de flottation avant de semer les grains ; cela augmente la chance de germination des grains. Pour le faire, on verse dans un récipient contenant de l'eau, le lot de grains à semer. Les grains qui surnagent sont éliminés et ceux qui se déposent au fond du récipient sont utilisés pour le semis.
2.4 Fertilisation de la culture
Trois éléments sont considérés comme essentiels à la croissance et au développement des plants de riz : il s'agit de l'azote (N) que l'on retrouve dans l'engrais complexe NPK et dans l'urée, puis le phosphore (P2O5) et le potassium (K2O) que l'on retrouve aussi dans le NPK.
Pour satisfaire les besoins du plant de riz en quantité et en qualité, la fertilisation est faite de manière séquentielle le long du cycle du riz.

...


NB : AU niveau des champs écoles, le premier désherbage doit intervenir à partir du 14ième jour après semis ou repiquage (environ stade 4 feuilles des mauvaises herbes) car c'est en ce moment que les plants commencent par produire de talles et il faut éviter la concurrence des mauvaises herbes. .On recommande de faire le premier sarclage avec herbicide de post-levée. Le deuxième désherbage se fait en fin de tallage et avant l'application de la 1ère fraction de l'urée (juste avant l'initiation paniculaire) à l'aide de la houe pour briser les racines afin de favoriser leur démultiplication, aérer le sol et enfouir les mauvaises herbes. - La 3ième désherbage se fait avant la récolte et au besoin pour faciliter la récolte. Des désherbages à la houe ou à la sarclo-bineuse sont fortement recommandés après le premier désherbage qui est chimique.
2.6 L'épuration
C'est aussi une opération d'entretien. Il consiste à enlever les variétés qui ne sont pas plantées dans la parcelle et qui polluent la récolte : elles sont appelées des hors-types. Cette opération peut démarrer à partir du second sarclage
2.7 Lutte contre les insectes, oiseaux et rongeurs nuisibles du riz
Les principaux ennemis sont les oiseaux (francolin : oiseau proche de la perdrix) et les souris ou rats. Juste après le semis, il faut poser des appâts autour et à l'intérieur de la parcelle. Par ailleurs, pendant la maturation des grains, on peut utiliser des épouvantails dans le champ pour faire peur aux oiseaux. On peut également procéder à la chasse dans le champ avec le lance-pierre. Les producteurs qui ont de moyens utilisent des filets japonais qui constituent aussi un piège pour les oiseaux. La chasse se fait tôt le matin et dans l'après-midi jusqu'à la tombée de la nuit.
Les insectes aussi peuvent créer des dégâts importants dans la rizière, en attaquant soit la tige, ou les panicules ou même les feuilles. C'est pourquoi il faut être très attentif pour détecter les moindres symptômes et voir s'il y a lieu d'agir en utilisant les insecticides recommandés au Bénin. Il est toujours conseillé que le producteur se réfère au conseiller agricole de sa localité pour décider de l'opportunité ou non de la lutte chimique contre les ennemis ; le riz étant à consommer, il faut éviter au maximum d'utiliser des insecticides lorsque les grains sont déjà formés.
2.8 Lutte contre les maladies
Les maladies constituent une importante cause de perte de rendements dans les rizières. Elles sont transmises par des êtres invisibles à l'œil nu (micro-organismes) qui peuvent être soit des champignons, des bactéries, des virus et même des nématodes. Quelle que soit la partie de la plante attaquée, cela rejaillit toujours sur le rendement en grains. Les méthodes culturales de lutte contre les maladies du riz sont : (info) L'utilisation des variétés tolérantes et des semences de bonne qualité (semences certifiées, désinfectées). L'utilisation de semences saines est particulièrement recommandée dans la lutte contre le flétrissement bactérien, qui est transmise par les semences (inoculum primaire) et ne peut pas être traitée, une fois la maladie déclarée au champ; dans ce cas, il faut détruire les plantes malades (arrachage et brûlage), afin d'éviter la propagation de la maladie à d'autres plantes. (ii) Le désherbage régulier et à temps, car les mauvaises herbes sont des concurrents pour les éléments nutritifs et la lumière. Elles sont aussi une source potentielle de maladie ; (iii) Eviter les sols trop inondés, donc pourris car ils facilitent le développement des maladies aux plantes.
2.9 Récolte du paddy
Figure 3 Panicule mure Le temps de récolte dépend des variétés. Mais en général, on récolte le riz lorsque le grain sur la panicule change de couleur (du vert au beige ou jaune pour la plupart des variétés) sur les trois quarts (3/4) de la longueur de la panicule : il s'agit du stade « grain dur ». Les grains de certaines variétés tombent très vite de la panicule lorsqu'ils parviennent à maturité. Le riziculteur doit donc avoir une bonne programmation pour récolter son riz à temps au risque de perdre une partie importante de sa récolte au champ. La récolte se fait en coupant le plant à 10 cm au moins du sol avec une faucille ou un couteau. Le riz récolté est mis en bottes ensemble à des quantités données.
2.9 Opérations post-récolte
Le séchage au champ : Après la récolte, on procède au séchage au champ. Ainsi, on dispose les bottes en tas, les panicules tournées vers le haut, de sorte à éviter le contact des grains avec le sol. Pour un séchage suffisant, il faut 5 à 10 jours de séchage au champ. Ce séchage est nécessaire pour faciliter le battage. Autant que faire se peut, il faut éviter le séchage sous le soleil.

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Le battage : Lorsque les grains de paddy sont bien secs, on bat les bottes de riz contre un tonneau ou une bille de bois, sur une bâche (souvent des sacs de polyéthylène appelé sacs d'engrais bien cousus à cet effet). Le tonneau ou la bille de bois réduit la brisure du paddy, et la bâche le préserve des corps étrangers et des pertes.
Le vannage : Le vannage est réalisé pour séparer le paddy des résidus de paille et des grains immatures. Pour le faire, on peut utiliser des bassines ou des vans en tenant compte de la direction du vent.
Le séchage du riz paddy vanné : Il s'agit de sécher pendant 2 à 3 jours le riz paddy vanné pour réduire le taux d'humidité du riz; cela est nécessaire pour réussir le stockage. Pour ce faire, on répartit uniformément le paddy sur bâche ou sur une aire cimentée plane, en remuant l'ensemble de temps en temps. La bâche est plus recommandée parce qu'elle est moins coûteuse et déplaçable. De toutes les façons, il ne faut pas sécher le paddy à-même le sol pour éviter son contact avec le sable.
La mise en sacs du paddy : cette opération doit se faire toujours sur l'aire qui a servi à sécher pour éviter le mélange avec les corps étrangers (brindille, grains de sable, etc.). Il faut mesurer la quantité de paddy introduit dans les sacs; on peut utiliser des sacs de jute ou des sacs de polypropylène. Après la mise en sac, Une fois que les sacs sont remplis de paddy, il faut les coudre à l'aide de ficelle.
Le stockage du riz paddy : Le stockage se fait dans un endroit sec et propre, dans des récipients humides ou dans des sacs de jute ou de polyéthylène également secs et propres. On peut également stocker le riz paddy en vrac dans des greniers en terre ou dans des tonneaux. Les sacs sont mis sur des palettes en bois dans un local bien aéré. Le local doit être bien aéré, donc muni d'ouverture pour permettre la circulation de l'air. Il est nécessaire de contrôler régulièrement le riz stocké qui peut être endommagé par les rats. Parfois il faut laisser des chats séjourner de temps en temps dans les magasins de stockage de riz. Par ailleurs, le riz étant une denrée alimentaire, il ne faut pas les stocker au même lieu que les produits insecticides. De même, il faut séparer les sacs de semences des sacs de riz de consommation.
3. Evaluation des coût de production par type écologie (Avec participation des producteurs)

DESIGNATION

UNITE

 

 



Coût /Unité (FCFA)

 


Quantité / HA

 


Montant /Ha (FCFA)

 


1

PREPARATION DU TERRAIN

 

 

 

 

 

 

 

 









11

Défrichement

 


Kantin

 

 

 

 

 

 







12

Nettoyage

 


Kantin

 

 

 

 

 

 







13

Mise en boue

 


Kantin

 

 

 

 

 

 







14

Les deux Labours

 


Kantin

 







15

 

Planage Ou Nivelage

 

16


Kantin

 

 

 

15

Planage Ou Nivelage

 

Kantin

 

 

 

 

 

 







16

Construction des ouvrages de gestions de l'eau

 


Kantin

 

 

 

 

 

 

 








Sous Total 1

 

 

 

 

 


 

 

 







2

INTRANTS

 

 


 

 

 

 

 

 







21

Achat de Semences

 


kg

 

 

 

 

 

 







22

Achat Engrais NPK

 


kg

 







23

 

Achat urée

 


Kg

 

23

Achat urée

 

Kg

 

 

 

 

 

 

24

Achat herbicide

 

litres

 

 

 

 

 

 

 

Sous total 2

 

 

 

 

 

 

 

 







24

 

 

Achat herbicide


litres








Sous total 2


 







3

MISE EN PLACE CULTURE

 

 


 

 

 

 

 

 







31

Epandage du NPK (Fumure de fond)

 


Forfait par Ha

 

 

 

 

 

 







32

Semis direct

 


Forfait par Ha

 

 

 

 

 

 







33

Installation et conduite de Pépinière

 


Forfait par Ha

 

 

 

 

 

 







34

Repiquage

 


Kantin

 

 

 

 

 

 

 








Sous Total 2


 

 

 

 

 

 

 

 







4

ENTRETIEN DES CULTURES

 

 

 

 

 


 

 

 







41

Premier sarclage (Pulvérisation herbicide)

 


Ha

 

 

 

 

 

 







42

Epandage Urée 46% (Fraction 1)

 


Ha

 

 

 

 

 

 







43

Epandage de l'Urée 46% (Fraction 2)

 


Ha

 

 

 

 

 

 







44

Coût d'Irrigation

 


Ha

 





 

 

 

 

 


45

Main d'œuvre pour

irrigation

 

Forfait par Ha

 

 

 

 

 

 

46

Entretien des canaux d'

irrigation

et diguettes

 

Forfait par Ha

 

 

 

47

Epuration

 

Forfait par Ha

 

 

 

 

 

 

48

Deuxième Sarclage manuel

 

Ha

 

 

 

 

 

 

49

Lutte contre les oiseaux

 

Forfait par Ha

 

 

 

 

 

 

 

Sous total 3

 

 

 

 

 

 

 

 

5

RECOLTE ET POST RECOLTE

 

 

 

 

 

 

 

 

51

Coupe à la faucille

 

Ha

 

 

 

 

 

 

52

Battage

 

Forfait par Ha

 

 

 

 

 

 

53

Séchage

 

Forfait par Ha

 

 

 

 

 

 

54

Vannage

 

Forfait par tonne

 

 

 

 

 

 

 


Forfait par Ha



 


 

55

Manutention du produit


46

Entretien des canaux d'irrigation et diguettes

 


Forfait par

tonne

Ha



 


 


47

 

Epuration

 


Forfait par Ha



 


 

6

PETIT MATERIEL


48

Deuxième Sarclage manuel


Ha

 





 

 

 


49

Lutte contre les oiseaux


Forfait par Ha

 





 


 

 

61

Sacherie pour le conditionnement

 

Sous total 3


 

Unité





 

 


5

RECOLTE ET POST RECOLTE

 


 





 

 


51

Coupe à la faucille


Ha







52

Battage


Forfait par Ha

62

Insecticide

 

Sachet

 



 


 

 


53

 

 

Séchage


Forfait par Ha

63

Fongicide

 

Sachet



 


 


54

 

Vannage

 


Forfait par tonne

 


 

64

Daba


 

Unité


55

 

Manutention du produit


Forfait par tonne

 

 


 


 

 


6

65

PETIT MATERIEL

Machette









61

Sacherie pour le conditionnement

 


Unité

 







62

 

Insecticide

 


Sachet

 







63

 

Fongicide

 


Sachet

66 







64

Faucille

Daba


Unité

 







65

 

Machette

 


Unité

 







66

  

Faucille

 


Unité








DEPENSE TOTALE (F CFA)

 

 

 

 

 

 

 

 

 










QUANTITE DEPADDY NET PRODUI (kg

)

 

Kg

 

 

 

 

 

 

)


Kg

 








COÛT DE PRODUCTION (F CFA / kg)

 

 

 

 

 

 

 

 











4. Planning de travail (A réaliser par le technicien avec la participation des producteurs)

DESIGNATION

Lieux d'exécution

Matériels de démonstration

Les participants

Périodes de mise en œuvre

1

PREPARATION DU TERRAIN

 

 

 

 





11

Défrichement

 

 

 

 





12

Nettoyage

 

 

 

 





13

Mise en boue

 

 

 

 





14

Les deux Labours

 

 

 

 





15

Planage Ou Nivelage

 

 

 

 





16

Construction des ouvrages de gestions de l'eau

 

 

 

 





2

APPROVISIONNEMENT EN INTRANTS

 

 

 

 





21

Achat de Semences

 

 

 

 





22

Achat Engrais

NPK

 

 

 

 

NPK





23

Achat urée

 

 

 

 





24

Achat herbicide

 

 

 

 





3

MISE EN PLACE CULTURE

 

 

 

 





31

Epandage du NPK (Fumure de fond)

 

 

 

 





32

Semis direct

 

 

 

 





33

Installation et conduite de Pépinière

 

 

 

 





34

Repiquage

 

 

 

 





4

ENTRETIEN DES CULTURES

 

 

 

 





41

Premier sarclage (Pulvérisation herbicide)

 

 

 

 





42

Epandage Urée 46% (Fraction 1)

 

 

 

 





43

Epandage de l'Urée 46% (Fraction 2)

 

 

 

 





44

Date d'Irrigation

 

 

 




 

46

Entretien des canaux d'irrigation et

diguettes

 

 

diguettes



 

 

47

Epuration

 



 

 

 

48

Deuxième Sarclage manuel




 

 

 

 

49

Lutte contre les oiseaux




 

 

 

 

5

RECOLTE ET POST RECOLTE

 

 

 




 

51

Coupe à la faucille

 

 

 

 





52

Battage



 

 

 

 

53

Séchage



 

 

 

 

54

Vannage

 


 

 

 

55

Manutention du produit

 


 

 

 

6

ACHAT DE PETIT MATERIEL

 

 

 

 





61

Sacherie pour le conditionnement

 

 

 

 





62

Insecticide

 

 

 

 





63

Fongicide

 

 

 

 





64

Daba

 

 

 

 





65

Machette

 

 

 

 





66

Faucille

 

 

 

 





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5. Conclusion
La production du riz de bonne qualité et en quantité souhaitable nécessite une connaissance profonde de la plante, ses phases de croissance et de développement et leurs caractéristiques, de même que la mise en application des itinéraires techniques appropriés. Cela commence depuis le choix des sites et de la matière végétale (semence) de qualité et se poursuit jusqu'à la récolte et même les opérations post-récolte.
Il faut retenir que le rendement en grain du riz est de bonne réussite des opérations culturales durant toutes les phases de croissance et de développement du riz. Toutefois, les stades de croissance les plus critiques qui conditionnent le rendement sont le semis, le tallage, la formation de la panicule, la floraison et la maturation. De mauvaises opérations pendant ces stades sont irréversibles. L'apprentissage des techniques pour exécuter ces opérations au niveau des champs écoles mérite une attention particulière..